Épargne-retraite : 3 leçons pour les jeunes investisseurs

Une jeune femme travaille dans un entrepôt

Pour une personne en début de carrière, la retraite peut s’apparenter à un mythe – un événement trop éloigné dans le temps pour qu’on y réfléchisse sérieusement. La réalité, comme vous le savez sans doute, c’est que plus tôt on commence à préparer notre retraite, plus cette dernière a de chances d’être agréable et enrichissante.

Une façon efficace d’aborder la question de l’épargne-retraite avec les jeunes consiste à leur demander de décrire leur retraite idéale. À quel âge aimeraient-ils prendre leur retraite? Prévoient-ils cesser de travailler? Si oui, comment comptent-ils occuper leurs journées? Un simple exercice de visualisation peut suffire à les motiver à agir.

Ensuite, pensez à leur enseigner quelques-unes des importantes leçons qui peuvent les aider à concrétiser leur vision de la retraite.

Leçon 1 : Commencer tôt

Si investir ne relève pas de la magie, il y a tout de même un aspect de l’investissement qui a des qualités presque magiques, c’est-à-dire le pouvoir de la capitalisation. Essentiellement, la capitalisation consiste à faire de l’argent, puis à utiliser cet argent pour en faire encore plus.

On appelle ce concept la croissance composée. Plus longtemps votre argent fructifie, plus cette croissance peut s’accélérer. Si vous investissez 1 000 $ et enregistrez une croissance de 8 %, vous aurez gagné 80 $. Si la valeur de votre portefeuille est de 100 000 $, ce même rendement de 8 % vous rapportera plutôt 8 000 $. De même, un portefeuille de 1 000 000 $ générera 80 000 $.

Appliquons maintenant le pouvoir de la capitalisation à deux scénarios d’épargne-retraite :

  • Suzy a commencé à épargner 300 $ par mois à l’âge de 25 ans et a bénéficié d’un rendement annuel de 8 %. À 65 ans, elle aura accumulé environ 1 054 284,37 $.
  • Alex épargne lui aussi 300 $ par mois et a obtenu le même rendement annuel de 8 %. Cependant, il n’a commencé à épargner qu’à l’âge de 35 ans. À 65 ans, il n’aura accumulé que 450 088,55 $.

Grâce au pouvoir de la capitalisation, Suzy, qui a commencé à épargner à peine 10 ans plus tôt qu’Alex, aura accumulé plus de deux fois plus d’argent. La leçon : Commencez à épargner pour la retraite dès que possible.

Leçon 2 : Maximiser le temps passé sur le marché

Souvent, les gens retardent le moment d’investir, car ils jugent les conditions défavorables. Par exemple, ils craignent qu’une récession survienne, que des élections soient déclenchées ou encore que le marché soit trop élevé.

Or, selon les données historiques, le meilleur temps pour investir sur le marché est toujours le moment présent. En reportant le moment d’investir, même si un événement négatif finissait par se produire (ce qui, de toute façon, arrivera presque assurément), une personne se priverait de la croissance des placements réalisée entre-temps. Lorsqu’il est question de croissance composée, rappelez-vous que le temps perdu ne peut jamais être rattrapé (voir la leçon 1 ci-dessus).

Pour illustrer clairement ce point, quoi de plus efficace qu’un graphique1? Vous trouverez ci-dessous un aperçu de l’indice composé S&P/TSX, qui présente le rendement du marché boursier canadien de 2005 à aujourd’hui, soit une période de près de 20 ans. Malgré les fréquents replis résultant de récessions, d’élections, de guerres et même de la pandémie, la tendance à long terme du marché est demeurée à la hausse. On observe le même phénomène dans d’autres grands marchés, par exemple le S&P 500 aux États-Unis.

Graphique

Malgré tous leurs efforts, même les spécialistes de Bay Street et de Wall Street ne sont pas en mesure d’anticiper le marché de façon constante et d’éviter les événements négatifs. Ce qui compte, c’est plutôt de conserver ses placements sur une longue période pour profiter de la tendance haussière globale.

La leçon : Pour maximiser son épargne-retraite, il ne s’agit pas de savoir anticiper le marché, mais d’investir sur une longue période.

Leçon 3 : En finir avec les mythes nuisibles

Même les jeunes enthousiasmés par le potentiel de croissance composée sur le marché se heurtent souvent à des mythes qui peuvent les empêcher de maximiser leur épargne-retraite. En voici quelques-uns, ainsi que des façons d’y réagir :

« Je ne gagne pas assez pour épargner en vue de la retraite. »

Bien des gens croient qu’ils ne gagnent pas assez d’argent pour se permettre d’épargner pour la retraite. Cependant, en versant régulièrement des cotisations, même modestes, on peut accumuler un certain montant au fil du temps, surtout si cet argent est investi sur le marché et qu’il peut fructifier.

« J’économiserai davantage quand je gagnerai plus. »

Bien que le fait de gagner un plus gros salaire puisse avoir des avantages, cette approche comporte deux défauts majeurs. Premièrement, la plupart des gens qui possèdent plus d’argent dépensent plus. Ainsi, épargner n’est pas plus facile pour eux. Deuxièmement, comme nous l’avons vu, le temps est le facteur le plus important de la croissance composée des placements, et rattraper le temps perdu est impossible.

« Les pensions couvriront mes besoins. »

De façon générale, les pensions sont conçues pour servir de supplément de revenu, et non de source de revenus principale. De plus, le montant de ces prestations et leur disponibilité au moment souhaité ne sont pas garantis. Pour assurer sa sécurité financière, mieux vaut avoir sa propre source de revenu de retraite.

« Investir est trop risqué. »

Investir comporte effectivement des risques. En revanche, la décision de ne pas investir ou de conserver tout son argent dans des comptes d’épargne ou autres instruments à faible rendement présente un risque encore plus grand : celui de ne pas accumuler suffisamment de fonds pour concrétiser sa vision de la retraite.

Pour une conseillère financière ou un conseiller financier, encourager les jeunes à prendre l’épargne-retraite au sérieux est l’une des tâches les plus difficiles à réaliser, mais également l’une des plus importantes. Peu d’autres interventions peuvent avoir des conséquences positives aussi grandes sur leur vie. Et si vous cherchez des solutions de placement à proposer avec vos conseils, Beneva est là pour vous aider.