L'importance du sport avec Naadei Lyonnais


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Anne-Élisabeth : [00:00:00] Salut, tout le monde. Je m'appelle Anne-Élisabeth Bossé et bienvenue au balado de Beneva : Ça arrive à tout le monde. Parce que Beneva, c'est vraiment du bon monde, on s'est fait aller le réseau de contacts pour créer des rencontres mémorables. À chaque épisode, je reçois un invité pour jaser de ce qui arrive dans sa vie. On entend souvent parler de l'importance de faire du sport dans la vie, que ce soit pour la santé, que ce soit pour réduire notre stress, mieux dormir ou simplement le plaisir de faire du sport. Mais quel est l'impact du sport quand on est jeune? À quel point ça peut transformer notre vie? Est-ce que ça peut devenir un point d'ancrage? Pour jaser de ça, je reçois la touche-à-tout, Naadei Lyonnais, pour qui le sport a un réel impact. Je devais aussi recevoir une super deuxième invitée. Malheureusement, maudit, elle est malade aujourd'hui. Des choses qui arrivent à tout le monde. Mais ce n'est pas grave parce que ça va me permettre de parler de mon expérience avec le sport. On part ça.

[TRANSITION]

Anne-Élisabeth : [00:00:56] Naadei, je suis super contente de te recevoir aujourd'hui.

Naadei : [00:00:58] Je suis tellement contente d'être ici!

Anne-Élisabeth : [00:01:00] Bien, tu es bien fine. Je t'ai présentée tantôt comme une touche-à-tout parce que, un, j'adore l'expression, deux, mais c'est une bonne façon de te décrire. Je veux dire, tu es animatrice, tu es mannequin, tu es comédienne, tu as joué dans Avant le crash dernièrement, c'est formidable. Et aujourd'hui, on est ici pour parler de sport. Le sport en toi, toi dans le sport.

Naadei : [00:01:17] Oui, je pense que c'est peut-être un sujet duquel on s'attendrait pas de notre part. Je sais pas.

Anne-Élisabeth : [00:01:26] Bien non, c’est vrai qu’on t'a jamais vraiment entendu parler de ça en entrevue avant. Je savais pas que ça avait fait partie de ta vie à ce point-là. Mais avant d'entrer, bon, plus profondément dans le sujet, j'aimerais ça un peu connaître ton petit parcours, là, la petite Naadei, admettons, à l'école, à quoi ça ressemblait?

Naadei : [00:01:43] Oh… Bien, on a combien de temps? Parce que ça a été très rocambolesque.

Anne-Élisabeth : [0:01:47] On a trois jours. Non, non.

Naadei : [0:01:50] Moi, j'ai beaucoup aimé l'école. C'est une période de ma vie de laquelle je garde des super bons souvenirs. J'avais quand même beaucoup de facilité en ce qui concerne la partie académique, mais c'est sûr que je me suis promenée beaucoup d'une école à l'autre, j'ai énormément déménagé dans ma vie.

Anne-Élisabeth : [00:02:08] Oui, c’est un petit peu ça qui m'a le plus frappée quand j'ai lu sur toi, là, c'est énormément de déracinements.

Naadei : [00:02:14] Oui, exact, exact. Mais ça a eu des effets plus positifs que négatifs. Je pense que j'ai une bonne capacité d'adaptation maintenant.

Anne-Élisabeth : [00:02:21] Ou du moins ça l'a forgée.

Naadei : [00:02:22] Oui, en fait, moi, j'ai pas eu le choix. Je trouve que c'est une capacité qui est super importante dans la vie. Parce que là, maintenant, en tant qu'adulte, je vois à quel point j'ai été confrontée à des différents types d'environnement, différents types de personnalités. Ça peut être un enjeu quand on est habitué de fonctionner avec juste un type de personne. Moi, j'ai l'impression que tu me lâches dans un skate park ou dans une formation… 

Anne-Élisabeth : [00:02:48] Un cours de gardienne avertie, peu importe.

Naadei : [00:02:51] Écoute, absolument. J'ai ma certification, ça va.

Anne-Élisabeth : [00:02:54] Moi aussi, je l’ai. Yes!

Naadei : [00:02:55] Yes! 

Anne-Élisabeth : [0:02:56] On a ça en commun, je suis contente.

Naadei : [0:02:57] On n’a même pas d'enfants, mais bonne gardienne.

Anne-Élisabeth : [0:02:58] Au cas où.

Naadei : [0:02:58] Tu comprends?

Anne-Élisabeth : [0:02:59] Prête à tout.

Naadei : [0:03:00] Exact. Ça fait que ça, c'est quelque chose qui est venu de ce déracinement-là.

Anne-Élisabeth : [00:03:05] Oui, tu l’as comme transformé comme un bon outil. Mais il y avait énormément d'instabilité, je pense, dans cette période-là de ta vie aussi. Émotivement, je pense que tu étais… tu as utilisé l'expression bombe à retardement à un moment donné. Est-ce que c'était quelqu'un qui avait ça, qui avait de la difficulté à gérer ses émotions un peu. Tu étais une ado quand même chargée, comme on peut dire.

Naadei : [00:03:25] Oui, mais parce qu'en fait, c'est quelque chose qui existe depuis que je suis enfant, donc je pense que ça a vraiment toujours fait partie de mon ADN, ça fait que c'était pas nécessairement une crise d'adolescence ou…

Anne-Élisabeth : [00:03:33] Ah non, c'est un trait de personnalité.

Naadei : [00:03:35] Oui, c'était vraiment un trait de personnalité, puis pas, tsé, quand je dis explosif, c'était pas des grosses colères ou quoi que ce soit, mais je pense que je vivais mes émotions quand même assez intensément. Assez rapidement, j'ai réalisé que je vivais pas mes émotions de la même façon que les autres. Je voyais une certaine différence. Les choses me faisaient plus de peine, j'étais plus contente.

Anne-Élisabeth : [0:03:58] Tout te rentrait dedans.

Naadei : [0:03:59] Oui, exactement. Mais tsé, c'était pas assez pour… tsé, c’était pas assez pour nécessairement créer un questionnement intense, mais c'était… J'ai grandi comme avec cette perception-là de moi-même comme étant je suis pas comme les autres.

Anne-Élisabeth : [00:04:15] Oui, un petit feeling d'être anormale.

Naadei : [00:04:17] Oui. C'est ça. Puis c'est sûr que tsé, ça a été bonifié par le fait que je ressemblais à personne d'autre aussi.

Anne-Élisabeth : [00:04:23] Ah, bien oui. Puis comment le sport c'est intriqué dans cette vie-là? Est-ce que c'était pour pallier justement au côté de déracinement ou c'est arrivé par hasard? Dis-moi donc.

Naadei : [00:04:34] Écoute, le sport, pour moi, ça a été... C'est une des plus belles choses qui me soit arrivée dans ma vie. 

Anne-Élisabeth : [0:04:40] Mon Dieu, quand même…

Naadei : [0:04:41] Oui, oui, je pense que j'ai déjà dit que ça m'avait sauvé la vie et je le pense encore. Ça a été immense pour moi. Premièrement, pour des raisons complètement autres que sportives, mais parce que c'est comme si ça m'a donné un sentiment d'appartenance auquel j'avais comme pas accès d'une autre manière dans quoi que ce soit d'autre. Parce que, comme on se disait, j'étais quand même assez différente. Je vivais dans ce corps là, à 13 ans, tsé, je mesurais… Bien, là, maintenant, je suis 5 pieds 10 et trois quarts. 

Anne-Élisabeth : [00:05:18] Ah oui, je n’avais pas du tout remarqué. Non, bien, oui.

Naadei : [00:05:19] J’essaie de pas dire 5 pieds 11 pour pas intimider les prétendants.

Anne-Élisabeth : [00:05:23] Ah, j'adore! Ça pourrait avoir un effet émasculant chez les…

Naadei : [0:05:26] Exact.

Anne-Élisabeth : [0:05:26] Non? C'est pas 5 pieds 11, c’est 5 pieds 10 et trois quarts.

Naadei : [00:05:28] Exactement.

Anne-Élisabeth : [00:05:30] Ça n'a rien à voir. 

Naadei : [0:05:30] Voilà. 

Anne-Élisabeth : [0:05:31] Mais bref, OK, tu vivais dans ce corps-là à 13 ans.

Naadei : [00:05:32] C'est ça. En fait, ça m'a réconciliée avec mon corps, le fait de lui trouver une utilité, le fait de c'est ça, de lui trouver une valeur. En fait, il y avait des trucs que mon corps était capable de faire, qui, à l'extérieur du cadre sportif, je le percevais plus comme un handicap, ce corps-là. 

Anne-Élisabeth : [0:05:52] Je comprends.

Naadei : [0:05:53] Tsé? Puis alors que là, ça me valorisait de voir les choses que j'étais capable de faire avec ça. Tsé, j'ai commencé à jouer au basket. J'étais à l'opposé de ce qu'on pourrait considérer comme étant une personne sportive. J'étais là...

Anne-Élisabeth : [00:06:05] Oui, c'était ma prochaine question.

Naadei : [00:06:07] Eh, mon Dieu, je…

Anne-Élisabeth: [00:06:07] Tu partais d'où, admettons?

Naadei : [00:06:08] Je partais le plus loin possible envisageable, là, tsé. J'étais vraiment l'enfant, quand les parents disaient allez jouer dehors. C'était la crise. Je ne voulais pas aller jouer dehors, je voulais rester chez nous et dans le confort de ma chambre, si possible, à lire des romans de Christine Brouillette. Et voilà. Tu comprends-tu?

Anne-Élisabeth : [00:06:26] Idem avec peut-être une boisson chaude, une couverte.

Naadei : [0:06:31] Si possible. 

Anne-Élisabeth : [0:06:32] C'était vraiment mon énergie de base. 

Naadei : [0:06:33] Oui.

Anne-Élisabeth : [0:06:33] Je te comprends, oui.

Naadei : [00:06:35] Tsé, jouer dehors, pourquoi quand on est à l'intérieur? Ce n'était pas...

Anne-Élisabeth : [00:06:38] Quand on veut être en dedans.

Naadei : [00:06:40] Tsé, quand même, la question se pose, fait que c'est ça. Puis tsé, ma mère étant une excellente mère, m'a toujours dit que j'étais remplie. Tsé, c'est comme ça qu’elle décrivait ma morphologie. J’étais plutôt ronde, tsé, c'est ça. Elle disait que j'étais remplie, que j'avais des gros os, mais je me sentais pas nécessairement la bienvenue, justement, dans ce... c’est ça, on dirait ce cadre sportif là.

Anne-Élisabeth : [00:07:09] Tu étais-tu dans ta peau ou pas tout à fait?

Naadei : [00:07:11] Je dirais pas nécessairement mal dans ma peau, mais je reviens encore à cette idée-là de je me sentais différente. Tsé, toutes mes autres amies, tsé, des belles petites filles qui faisaient de la gym avec la queue de cheval qui bounçait. Puis tsé, c'était donc délicat. Et puis moi, j'étais tsé un peu… J'avais un drôle de package, tsé?

Anne-Élisabeth : [00:07:30] J'aime ça. On se ressemble beaucoup à ce niveau-là. Ça me parle beaucoup, beaucoup. Moi aussi, bien, j'étais pas si consciente d'être mal dans ma peau, mais j'étais pas non plus… Je faisais pas de gym, pas de backflips à 11 ans du tout, du tout.

Naadei : [00:07:40] Non, non, moi non plus. Voilà. Un peu par hasard, c'est mon prof de catéchèse qui était aussi le coach de basket. Bon, regarde, on parle des années 1990 à Rouyn-Noranda. Ça fait que le contexte aidant. Qui m'a tsé comme je dirais, encouragée à essayer ça, le basket. Tsé, c’était à peine si j'étais capable de me traîner d'un bord à l'autre du terrain. Au début, j'avais pas de fun du tout, mais…

Anne-Élisabeth : [00:08:10] Bien non, parce que tu étais pas bonne tout de suite.

Naadei : [00:08:12] Non, c'est ça. Moi, j'aime pas ça être pas bonne tout de suite. C'est ça.

Anne-Élisabeth : [00:08:15] Je comprends. C'est dur d'être persévérant quand on part de loin.

Naadei : [00:08:20] Oui, c'est dur d'être persévérant. Puis c'est dur de… Pour moi, en tout cas, c'était difficile d'accepter qu'on dirait le concept de l'amélioration de, tsé, de travailler fort pour avoir quelque chose. Parce qu'il y a plein de trucs pour lesquels j'étais douée, comme instinctivement, tsé, écrire, lire, on va dire les arts ou tout ce qui était pas le sport, en fait, là, ça allait quand même assez bien. À l'école, comme je te dis, j'avais une belle facilité, mais fait que je connaissais pas vraiment ça, ce concept-là de la persévérance, puis du travail acharné, puis de se fixer des buts, puis de blood sweat and tears. C'était pas… non, c'est ça.

Anne-Élisabeth : [00:09:03] Et d'aimer cet état-là aussi.

Naadei : [0:09:05] Voilà. 

Anne-Élisabeth : [0:09:05] Oui, c'est ça, là, souvent le déclic, je trouve. Apprendre à aimer ça, que ça fasse un petit peu mal ou que ça soit dur. 

Naadei : [0:09:12] Exact. 

Anne-Élisabeth : [0:09:14] Oui, moi aussi je viens pas de… c'est pas mon pas mon énergie de base, encore une fois. 

Naadei : [0:09:16] C’est ça.

Anne-Élisabeth : [0:09:17] Puis qu'est-ce qui a fait que tu as persévéré? C’est-tu le coach, c’est-tu il y avait quoi en dedans de toi, une petite voix en dedans de toi qui disait lâche pas?

Naadei : [00:09:24] C'est un peu gênant à dire, mais je pense que c'est une question d'ego à la base.

Anne-Élisabeth : [00:09:28] Bien non, mais c'est une motivation comme une autre.

Naadei : [00:09:31] Oui. À la base, je pense que j'ai trouvé ça difficile de pas être bonne. Je me suis fâchée, je me suis dit que je referais plus jamais ça et que c'était plate. Puis éventuellement, ça me travaillait. Puis j'avais envie d'être bonne, tsé. Ça fait que j'y suis retournée. Puis tsé, là, je te parle du basket, mais c'est très, très drôle parce que j'ai vécu exactement la même chose avec presque tous les sports que j'ai essayés jusqu'à très récemment. Tsé, là, je fais un petit saut dans le temps, mais moi, la première fois que quelqu'un m'a traînée dans un cours de yoga, là, j'ai sacré dans ma tête tout le long. Il faisait chaud. Je comprenais pas le nom des poses, je trouvais que c'était cave. Tsé, j'étais comme en Bretzel à essayer de regarder en avant, c'était qu’est-ce qu’il fallait… Je l’ai trouvé difficile.

Anne-Élisabeth : [00:10:18] C’est très humiliant, le premier cours de yoga.

Naadei : [0:10:19] Humiliant, tu dis!

Anne-Élisabeth : [00:10:18] À travers des pros parce que j'ai vécu la même chose. Premièrement, j'avais mis un bas de pyjama pour y aller. Franchement…

Naadei : [00:10:23] Non, mais j'adore.

Anne-Élisabeth : [00:10:25] Les gens étaient tous en leggings Lululemon, tsé. Je me sentais tellement comme un chien dans un jeu de quilles. Je comprends tout à fait. Oui, puis c'est ça, puis c'est long avant... En tout cas, ça roule carré longtemps le yoga, avant de…

Naadei : [0:10:36] Oui, oui.

Anne-Élisabeth : [0:10:36] Fait que c’est ça, il faut s'accrocher.

Naadei : [00:10:38] Exact. Puis tsé, je veux dire, ça fait presque mal, là. Puis tsé, je veux dire, là, c'est parce que moi, il y avait quand même un processus. J'avais une intention de relaxer, puis de me centrer, puis de repartir de là, zen. Puis je partais de là en... 

Anne-Élisabeth : [0:10:51] Namasté.

Naadei : [0:10:54] Oui, c'est ça. Ça faisait sortir le langage de région de moi, et puis c'est ça. Puis finalement, bien, il y a eu une période dans ma vie où j'ai pas eu le choix de réessayer parce que c'était tsé, le seul style d'activité physique qui était accessible. Dans le fond, j'avais un copain qui était en tournée, puis on habitait dans un tour bus, là pendant plusieurs, plusieurs mois, on avait des petites, petites, petites périodes pour faire de l'activité physique. Fait que lui, il aimait beaucoup faire du yoga, fait que j'y allais aussi.

Anne-Élisabeth : [00:11:28] Puis ça se pratique un peu partout aussi.

Naadei : [00:11:31] Exact. Tu arrives, tu discutes, tu googles, voilà, tu rentres dans une classe, puis finalement bien, eille, qui l’eût cru, j'ai commencé à vraiment tripper, puis à ressentir les bienfaits. Puis j'ai revécu la même chose que j'avais vécue quand j'étais plus jeune, c’est-à-dire de travailler fort pour quelque chose, puis d'arriver à un résultat qui est encore plus valorisant que si on avait été bonne tout de suite, tsé.

Anne-Élisabeth : [00:11:53] C'est vraiment inspirant ce que tu dis.

Naadei : [00:11:55] Oui… merci, coudonc, tu es fine.

Anne-Élisabeth : [00:11:57] Non, mais c'est parce que je pense qu'on parle pas tout à fait de ça dans le sport. On parle, tu vas voir, tu vas te sentir tellement mieux, puis tu vas voir, on parle pas à quel point ça peut vraiment faire chier au début. Puis moi, je me sentais super extraterrestre quand j'ai commencé à faire du sport. Je suis sûre que c'est plus dur pour moi que pour les autres parce que j'entendais jamais ce discours-là. Tsé, t'avoir entendu dire bien non, moi, j'ai trouvé ça archi dur au début, ça m'aurait normalisé mon expérience.

Naadei : [00:12:20] Absolument, absolument. Puis non, puis c'est pour ça que j'avais envie d'en parler aujourd'hui. Parce que je trouve que souvent le sport est comme… je connais pas l'équivalent en français, mais comme gatekeepé un peu.

Anne-Élisabeth : [00:12:34] Une chasse gardée? Je suis pas sûre.

Naadei : [00:12:36] Bien, en tout cas, c’est comme un peu comme protégé. C'est comme si ça appartient aux sportifs, tsé. Puis moi, je ne suis pas née sportive, c'était pas gagné d'avance. Et en fait, tsé, le sport, ça appartient à tout le monde. Le outdoor, ça appartient à tout le monde. J'ai commencé à courir il y a deux mois, j'ai couru pendant trois semaines Je haïssais tellement ça.

Anne-Élisabeth : [00:13:01] C’est humiliant la course au début aussi. Tu cours 30 secondes, puis tu as besoin de marcher 30 secondes. Puis tu vois les gens à côté dans le parc qui sont rendus plus loin que toi. 

Naadei : [0:13:07] Qui parlent.

Anne-Élisabeth : [0:13:09] Ils parlent à deux.

Naadei : [00:13:09] Moi, c'est un groupe, ça part à une certaine heure.

Anne-Élisabeth : [0:13:13] Ils te parlent.

Naadei : [0:13:13] Ils me parlent, puis moi, je suis comme, bien, c’est parce qu'il va falloir choisir entre les deux, là. Parce que moi, ça se pourra pas, tsé. Puis ça m'a tellement fâchée que j'ai arrêté. Puis tu vois, j'ai fait la paix avec ça parce que je sais que ça va travailler, puis je vais en refaire, puis je vais recommencer. Ça m'a fait la même chose avec le vélo, puis fait que je respecte mon rythme, mais je sais que c’est ça. Je suis à l'aise avec le fait que ça puisse prendre plus de temps et que c'est peut-être pas super facile pour moi. Tsé, moi, je cours, j'ai les genoux qui rentrent par en dedans. Je sue du pinch, je suis pas élégante là, tsé, c'est ça là.

Anne-Élisabeth : [00:13:50] On peut vraiment pas s'imaginer ça de toi, en passant, ça fait que c'est ça qui est d'autant plus inspirant, je trouve.

Naadei : [0:13:54] Tu es fine.

Anne-Élisabeth : [0:13:55] Non, mais c'est vrai. Mais fait que c'est un peu un combat contre le sentiment d'infériorité qui est un peu cyclique, tsé. Parce qu'à chaque fois que tu recommences un nouveau sport, ça te ramène un peu à la petite Naadei dans les cours de basket. Mais en même temps, qui se rappelle que accroche-toi.

Naadei : [00:14:10] Exact. Tsé, je veux dire, je ne me suis pas fait repêcher pour jouer aux États-Unis. Je suis jamais devenue une athlète élite. Mais je trouve que c'est ça qui est important, c'est que c'est correct d'en faire à sa mesure. Puis c'est pas vrai qu'on naît… Tsé, les gens qu'on voit au gym qui sont excellents et que ça a l’air inné, bien, oui, c'est correct, tant mieux pour eux autres, mais en fait, je pense que ça peut prendre plusieurs formes le sport en tout cas. Puis pour moi, c'est ça, c'est cette valorisation-là. Il y a tout un autre palier aussi pour moi qui était comme un genre de sentiment d'appartenance. 

Anne-Élisabeth : [0:14:42] Oui, revenons-y. 

Naadei : [0:14:44] Oui, qui était assez inattendu parce que comme je te dis, j'étais pas du tout dans le moule. C'est comme si mon identité et ma valeur étaient vraiment calculées par rapport à pas nécessairement juste à mes à mes performances, mais à mon niveau d'effort. Tsé, dans un sport d'équipe, si tu te donnes sur le terrain, là, peu importe le nombre de points que tu marques, si ton équipe sent que tu t’es donné pour l'équipe et que tu as donné tout ce que tu avais et que tu finis la game vidée, bien, ils vont apprécier et ils vont sentir que… 

Anne-Élisabeth : [00:15:20] L'appréciation que tu vas recevoir est pas proportionnelle à tes compétences.

Naadei : [00:15:24] Pas nécessairement à tes compétences, pas à ton look, pas à ton… tsé, pas à ton revenu. Tsé, moi, on avait un peu de misère chez nous, tout ça.

Anne-Élisabeth : [0:15:33] Oui, c’est démocratique.

Naadei : [0:15:35] Tsé, c'est vraiment, si tu laisses tout ce que tu as sur le terrain, tout le monde va être content, tsé, tout le monde va être satisfait et tu vas avoir gagné ta place dans cette équipe-là. Puis ça, c'était quelque chose qui me faisait beaucoup de bien, tsé.

Anne-Élisabeth : [00:15:47] Vraiment. Puis qu'en est-il du basket, maintenant? Jusqu'où tu t’es rendue pour le fun?

Naadei : [00:15:51] J'ai joué… C’est un peu triste comme finale, mais en fait, j'ai joué jusqu'au cégep. Je me suis fait recruter pour jouer au Cégep Montmorency. En fait, non, c'est un mensonge. Je me suis fait recruter pour jouer au Cégep Maisonneuve, qui est un peu moins bon.

Anne-Élisabeth : [0:16:06] Un peu moins prestigieux.

Naadei : [0:16:08] C'est un peu moins prestigieux. C'est du AA. Mais à l'époque, je sortais avec un gars qui mesurait 6 pieds 9 et qui, lui, s'était fait recruter pour jouer à Montmorency et il a demandé un package deal en disant…

Anne-Élisabeth : [0:16:18] Ma blonde, elle vient avec moi.

Naadei : [0:16:20] Je viens si ma blonde joue dans l'équipe et malheureusement, je n'étais vraiment pas assez bonne pour jouer dans cette équipe-là. Donc j'ai benché toute la saison et ce fut la fin de ma grande carrière.

Anne-Élisabeth : [00:16:28] Merci de nous partager ça. Mais il y a quelque chose de… Ça me fait réfléchir parce que souvent aussi, quand quelqu'un a un talent dans quelque chose, on veut absolument que ça devienne public ou que ça devienne une réussite majeure. Quelqu'un, je vois ça sur Facebook. Quelqu'un fait de la peinture à l'huile chez lui, puis fait quelques photos. À quand l'exposition? Nous voulons te voir dans une galerie.

Naadei : [0:16:47] C’est tellement vrai.


Anne-Élisabeth : [0:16:48] Peut-être pas non plus, peut-être que ce n'est pas un échec de faire ça pour soi. Fait qu’aussi, moi, étant compétitive de nature, j'avais de la misère à détacher mes performances d'un but. Puis j'ai comme réalisé à un moment donné : non, non, ce n'est pas dans cette vie-ci que tu seras une athlète, puis ce n'est pas grave. Ce n’est pas ça le but.

Naadei : [00:17:03] Je trouve ça tellement vrai ce que tu dis.

Anne-Élisabeth : [00:17:04] Tu comprends? Tsé, il faut comme réconcilier l'idée de faire ça pour soi, pour ce que ça nous apporte à nous et non pour la reconnaissance que ça pourrait provoquer.

Naadei : [00:17:12] Absolument, absolument. Puis ça donne une liberté tellement, tellement importante de pas s'imposer ça, de pas s'imposer des résultats, de pas s'imposer justement, d'en faire une carrière ou quoi que ce soit. Tsé, moi, j'ai retrouvé le plaisir de faire plein de choses quand j'ai réalisé que eille, ce n'est pas ça que tu vas faire dans la vie. 

Anne-Élisabeth : [0:17:30] Non, c’est ça, là.

Naadei : [0:17:31] Depuis que je gratte ma guitare chez nous, puis que j'écris des petites tounes on the side qui sortiront jamais, j'ai retrouvé le plaisir de faire de la musique. Tsé, puis je pense que c'est ça aussi avec le sport, c'est que c'est correct d'en faire même si tu es pas un athlète de haut niveau.

Anne-Élisabeth : [00:17:46] Bien oui. En fait, ma question c'est : tu veux-tu être bonne ou tu es compétitive, ou les deux? Il y a comme une micro nuance là.

Naadei : [00:17:51] Je comprends ce que tu veux dire.

Anne-Élisabeth : [00:17:53] Tu veux-tu que ton équipe gagne une médaille d'or ou tu veux A plus dans le grand Cosmos? 

Naadei : [0:17:57] Je suis très A plus.

Anne-Élisabeth : [0:17:59] C’est clair. Tu es A plus aussi?

Naadei : [00:17:59] Je suis très A plus. Bien, j'aime ça gagner, mais je suis quand même une bonne gagnante, une bonne perdante.

Anne-Élisabeth : [00:18:07] Oui, c'est ça. C’est pas là que ça joue.

Naadei : [00:18:07] Tsé, dans l'ensemble, oui, c'est ça. Je suis pas la personne qui va se fâcher à l'arbitre quand il reste 15 secondes sur le shot clock. Parce que la call était… Tsé, ça, ça va, mais il y a de fortes chances que je sois très fâchée contre moi si c'est moi qui ai manqué la dernière shot ou tsé, tu vois ce que je veux dire?

Anne-Élisabeth : [00:18:24] Oui, c'est ça que tu t'imposes.

Naadei : [00:18:25] Oui.

Anne-Élisabeth : [00:18:26] On fait la paix, hein, doucement, avec ça? Pas bonne, maudite pas bonne. Eh que tu es pas bonne. 

Naadei : [0:18:30] Ça a pas d’allure, oui. 

Anne-Élisabeth : [00:18:35] J'appelle ça le surmoi tyrannique. 

Naadei : [0:18:35] Oh! J'adhère.

Anne-Élisabeth : [00:18:38] Oui, oui, c'est ça. C'est plate, hein? De se battre contre ça.

Naadei : [00:18:41] Parce que c'est tellement niaiseux.

Anne-Élisabeth : [00:18:43] Bien, c'est parce que ça mène nulle part.

Naadei : [00:18:44] Non, absolument.

Anne-Élisabeth : [00:18:45] C’est pas en te fouettant que tu vas courir plus vite. 

Naadei : [0:18:46] Non.

Anne-Élisabeth : [0:18:47] Je sais pas ça vient d'où cette pensée-là qu’il faut que ça fasse mal.

Naadei : [00:18:50] Puis dans mon cas, en fait, c'est que ça fait courir moins vite, souvent.

Anne-Élisabeth : [00:18:54] Ah, bien, en fait, c’est ça.

Naadei : [00:18:54] Tsé, c'est parce que courir en se flagellant, c'est sûr que ça ralentit le rythme un peu, là, tsé.

Anne-Élisabeth : [0:18:58] L’image est très forte.

Naadei : [0:18:59] Voilà, c'est ça.

Anne-Élisabeth : [00:19:01] Je veux pas du tout cogner sur le clou du déménagement, déracinement à perpétuité, c'est pas ça mon point, mais je veux juste faire un parallèle avec le yoga. Tantôt, tu disais ce qui est bien avec le yoga, c'est que ça se pratique partout. On arrive avec notre tapis, on peut le faire dans le parc, on peut s'inscrire dans à Seattle, tu peux faire du yoga.

Naadei : [0:19:15] Exact.

Anne-Élisabeth : [0:19:15] Mais le basket, il y a ça aussi, admettons, d'une école à l'autre, tu avais toujours, c'est rare une école qui a pas d'équipe de basket.

Naadei : [00:19:21] Exact. Puis d'ailleurs, quand je suis arrivée à Montréal, j'ai choisi mon école en fonction de l'équipe de basket, tsé.

Anne-Élisabeth : [00:19:27] Parce que tu savais que c'était ton joker. Moi, je joue au basket, fait que ça, je pourrai toujours m'en sortir quelque part.

Naadei : [00:19:33] Exact. En fait, comme on se disait, c'était vraiment lié à mon sentiment d'appartenance parce que je savais que quand tu es prêt à travailler fort pour ton équipe, automatiquement, tu gagnes ta place au cœur de la gang, tsé. Puis je veux dire, les liens qui se créent à l'intérieur d'une équipe sportive, justement à cause de cette souffrance-là, à cause des efforts communs.

Anne-Élisabeth : [00:19:52] Oui, tout le monde sue pour la même affaire.

Naadei : [00:19:55] Pour la même cause, tsé, fait qu'il y a quelque chose de vraiment beau et d'important aussi en termes de valeurs, je pense, que ça véhicule, d'être capable de s'oublier pour le bien d'une cause commune. Bien, s'oublier, on s'entend. 

Anne-Élisabeth : [0:20:10] Se dédier du moins.

Naadei : [0:20:11] Mais de dédier, c'est ça. Tsé, tout ça, c'est quelque chose, ça fait partie des choses que j'ai apprises via le sport. Puis ça me permettait, justement, d'une école à l'autre, de me rattacher à ce point d'ancrage là, puis de savoir que je trouverais ma place d'une façon ou d'une autre, tsé.

Anne-Élisabeth : [00:20:29] Ça m'a fait ça ado, avec le théâtre aussi, parce que j'étais quand même moi aussi dans ma solitude, dans mes romans, dans mes affaires. Puis j'avais pas expérimenté, moi, dans un groupe, ma place au sein d'un ensemble. J'étais pas confrontée à ça, fait qu’au même titre que si tu fais de la musique dans un orchestre ou c'est un théâtre, le théâtre, c'est pas un solo, tu prends ta place, mais tu as pas toute la place. Mais ton apport est important. Mais tsé, trouver le bon calibrage dans tout ça. C'est important dans une vie.

Naadei : [00:20:55] C'est tellement important, ça fait partie des leçons ou en tout cas, moi, qui m'ont servie. Il y en a une en particulier qui m'est restée. C'est un coach qui m'avait dit, il me l'avait dit en anglais, mais il m'avait dit « Perception is reality ». Parce qu'en fait, pendant les pratiques, j'avais tendance à être comme ça juste parce que je reprenais mon souffle, puis il me disait « Moi, quand je te parle, je veux pas que tu aies les bras croisés ». Puis je disais : bien, Ghislain, je veux dire, moi…

Anne-Élisabeth : [0:21:22] Prends-le pas personnel.

Naadei : [0:21:24] Non, non, c'est ma position. Puis il disait « Oui, mais la perception d'autrui, c'est la réalité. Donc en fait, si moi ce que je reçois de ta posture, c'est que tu es fermée, bien, il faut que tu prennes en considération que pour moi, c'est ça ma réalité ». Et ça m'avait tellement allumé quelque chose. Il y a plein de petites pépites comme ça que j'ai récoltées de coach, de personnes dans mon équipe qui ont fait que ça a vraiment forgé la personne que je suis maintenant, tsé.

Anne-Élisabeth : [00:21:53] Bien non, ça doit donner tellement d'outils pour être animatrice, être mannequin, être actrice, ce n'est que ça, là, répondre à la perception des autres. Si tu es pas capable de t'adapter à ça, tu es faite.

Naadei : [00:22:06] Absolument. Puis juste, c'est ça, dans les relations interpersonnelles, d'être conscient de ce que tu dégages, même si pour toi, c'est pas nécessairement ce que tu veux dire. D'être capable de comprendre que oups, peut-être que de l'autre côté, le signal est pas reçu de la même façon. Je trouve que c'est, en tout cas, c’est une leçon que quand tu l'apprends à 13 ans, on dirait que tu as comme une petite... c’est ça, une petite longueur d'avance.

Anne-Élisabeth : [00:22:27] C’est ce que j’allais dire. Moi, la vie a été bonne pour moi parce qu'on m'a imposé de faire du sport à un moment donné. Mais c'est arrivé très tard. C'est arrivé il y a trois ans. Le réalisateur de Plan B m'appelle, me dit « Je pense à toi pour ma prochaine héroïne. Cependant, je voudrais que tu sois super en forme ». Puis on était en pleine pandémie. C'était vraiment là… Je partais vraiment… C'était mon pire. J'avais une côte à monter. Puis la production m'a mise en contact avec un coach qui s'appelle Christian Maurice, qui a complètement changé ma perception du sport aussi. Puis parce que moi aussi, entrer dans un gym, on dirait que les épaules me montaient jusqu'aux oreilles. Ça me rappelait tout. J'avais comme des traumas de mon secondaire qui remontaient. J'étais tellement pas bien. Puis il a comme, justement, il a réussi à me rendre ça comme une expérience personnelle, d'enlever la pression de performance, puis de normaliser la difficulté. J'ai dit : à moment donné, ça va-tu arrêter d'être dur? Il fait « Si ça arrête d'être dur, tu es pas à la bonne place ». Il y a ça avec le sport aussi, c'est si tu veux t'améliorer, si tu veux poursuivre cette route-là, il faut toujours que tu te mettes au défi, finalement. Puis j'ai pas arrêté de m'entraîner, puis je suis encore en contact avec Christian Maurice.

Naadei : [00:23:39] Tu as intégré ça dans ta vie, puis là, tu continues à t'entraîner depuis?

Anne-Élisabeth : [00:23:42] Oui! Depuis 2020… c’est-tu ça? 2021, je pense, oui. Je vais plus voir Christian à toutes les semaines comme je faisais pour Plan B, puis mes charges, je m'imposais vraiment... C'était très intense. Mais j'ai arrêté de me moquer des gens qui font ça aussi. Parce que je me rappelle aussi que j'avais dit à Christian à un moment donné… parce que Christian, il mange super bien et il fait attention à sa santé peut-être plus que la moyenne des gens. J'avais dit bon, ça va être quoi ton vendredi soir? Manger des croquettes de quinoa et prendre une eau pétillante?

Naadei : [0:24:12] On a cette tendance-là, hein? C’est drôle.

Anne-Élisabeth : [0:24:13] Il m'avait dit « Oui, c'est vraiment loser, prendre soin de soi, hein? C'est vraiment loser, vouloir être en santé, Anne-Élisabeth, hein? »

Naadei : [0:24:18] Ah, ça, ça ramasse, hein?

Anne-Élisabeth : [0:24:21] Puis on dirait que j'avais fait ça. Tu le fais... Il n'y a pas de moquerie à avoir par rapport à prendre soin de soi. C'est une forme de selfcare, le sport. Puis en tout cas, il y a des petits fils qui se sont réconciliés dans ma tête.

Naadei : [00:24:31] Oui. C'est comme si ça justifiait le fait que nous, on intègre pas ça dans notre vie. 

Anne-Élisabeth : [0:24:36] Mais c'était mon sentiment d'infériorité, là, qui parlait, c’est sûr, tsé.

Naadei : [00:24:39] Bien, c'est ça. C’est ça, mais ça m'impressionne vraiment, par contre, que tu aies réussi. Parce que moi, je m'excuse, encore un anglicisme là, mais la sustainability de ça, d'être capable de durer. 

Anne-Élisabeth : [0:24:48] Perdurer, oui.

Naadei : [0:24:51] Oui, je suis vraiment une fille de sprint et non de marathon.

Anne-Élisabeth : [00:24:52] Oh, mon Dieu, mon Dieu, j'ai déjà dit cette phrase-là.

Naadei : [0:24:54] On est pareilles. On a les mêmes cheveux.

Anne-Élisabeth : [00:24:56] Oui, non, mais c’est vrai. Je veux que ça aille vite. Je veux des résultats concrets, je veux...

Naadei : [0:24:59] Oui, exact.

Anne-Élisabeth : [0:24:59] C’est ça, je veux être bonne tout de suite. Mais le sport, ce n'est pas ça pour moi.

Naadei : [00:25:02] Ce n'est pas ça.

Anne-Élisabeth : [00:25:03] Ça fait que j'ai une grande leçon d'humilité par rapport à ça. Et pour terminer, je finis toujours les podcasts de la même manière. Tu le sais, tu m'as partagé les avoir écoutés. 

Naadei : [0:25:10] Oui.

Anne-Élisabeth : [0:25:11] Je demande toujours à l'invité s'il aimerait rendre hommage à quelqu'un, s'il y a une personne qui a une grande influence dans son parcours, des fois oui, des fois non. Je te pose la question.

Naadei : [00:25:19] Oui. Bien, en fait, malheureusement, c'est un coach qui nous a quittés l'année où il nous entraînait. Malheureusement, il s'appelle Ghislain Hamel et il est décédé. Mais c'est une personne qui a eu un immense, immense impact dans ma vie. Il m'a donné envie de pas devenir, hé, mon Dieu, je deviens émotive, c'est gossant. De pas devenir le stéréotype dans lequel je m'enlignais dans le fond. Fait qu’il m'a vraiment donné les outils, en fait, pour devenir la personne que je pouvais devenir au lieu de devenir la personne que les autres s'attendaient à ce que je devienne. Et ça, c'est un immense cadeau. Et non, le sport, ça peut vraiment élever quelqu'un et ça a été mon cas. Quand je dis que ça m'a sauvé la vie, je le pense complètement.

Anne-Élisabeth : [00:26:15] Je suis sans voix. C'était extrêmement touchant. Ghislain, Ghislain bras croisés là?

Naadei : [0:26:19] Ghislain bras croisés. 

Anne-Élisabeth : [0:26:21] Une pensée pour Ghislain. 

Naadei : [0:26:22] Ghislain bras croisés.

Anne-Élisabeth : [0:26:23] Merci vraiment beaucoup de t'être livrée. Merci, c'était vraiment un merveilleux balado. J'en sors vraiment émue et je me suis sentie très comprise et ça m'a beaucoup inspirée ce que tu as dit.

Naadei : [00:26:36] Ah, tu es fine. Je suis contente. Merci. C'était vraiment un plaisir.

Le sport peut élever une personne et changer sa vie. Naadei Lyonnais et Anne-Élisabeth y croient. Elles jasent des leçons qu’elles ont apprises en bougeant, comme la satisfaction liée à l’effort. Inspirant!

Animation : Anne-Élisabeth Bossé

Invitée : Naadei Lyonnais

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