Médicaments : 8 erreurs fréquentes à éviter selon nos pharmaciens

Pour en savoir plus sur les erreurs de médicaments

Une erreur de médicaments est un événement qui peut être évité, mais dont les conséquences peuvent nuire à votre santé et à votre rétablissement. Elle peut se produire de la prescription jusqu’à votre consommation, impliquant au passage votre médecin, votre équipe de pharmaciens et vous-même. C’est pourquoi vous avez un rôle à jouer pour prévenir les erreurs médicamenteuses.

1. Une liste « passée date »

Quand vient le temps d’établir un traitement, tout commence par une liste de médicaments à jour, qu’ils soient prescrits ou en vente libre. Il est préférable que vos professionnels de la santé aient accès à votre liste de médicaments. Faites vos devoirs et apportez-leur une liste à jour de votre médication. Vous évitez ainsi les interactions médicamenteuses ou les risques de surdosage. Le phénomène survient quand une substance modifie l’effet d’une autre, parce qu’elles sont prises en même temps. Cela peut se produire entre 2 ou plusieurs médicaments, mais aussi entre un médicament et un produit, comme…

• un aliment
• de l’alcool
• des produits de santé naturels
• des suppléments de vitamines et de minéraux
• le tabac

Dans certains cas, les interactions médicamenteuses peuvent nuire à votre traitement ou en augmenter les effets secondaires. Lors de votre passage en pharmacie, l’équipe derrière le comptoir vous indiquera comment prévenir les interactions médicamenteuses. Par exemple, elle pourrait vous recommander d’éviter de consommer du pamplemousse avec certains médicaments ou encore de prendre en même temps des anti-inflammatoires et des anticoagulants.

2. C’est quoi le nom déjà?

Avouons-le: il faut une mémoire infaillible pour retenir le nom des médicaments, ceux d’origine comme les génériques. De plus, certains d’entre eux portent des noms qui se lisent ou se prononcent de façon similaire. C’est le cas de la morphine et de l’hydromorphone. Si les 2 soulagent la douleur, l’hydromorphone s’avère beaucoup plus puissante que la morphine. Pour diminuer le risque de confusion entre 2 substances, les pharmaciens ont mis en place différentes stratégies.

Vous aussi avez un rôle à jouer pour éviter de confondre vos médicaments :

• Lors du dépôt de votre ordonnance, demandez aux professionnels de la santé qu’ils écrivent pourquoi le médicament vous est prescrit.
• S’il est disponible, exigez le feuillet d’informations complet sur le médicament: mode d’emploi, conservation et entreposage, effets secondaires, etc. Mieux comprendre un médicament, c’est se protéger contre les erreurs.
• Assurez-vous que votre nom est bien indiqué sur l’étiquette du médicament et suivez les directives inscrites par votre pharmacien ou votre pharmacienne. Si une information vous semble inexacte, posez-lui des questions.

3. Oups! J’ai oublié

Cette erreur se révèle l’une des plus fréquentes. On estime d’ailleurs que 1 personne sur 2 oublie de prendre ses médicaments au moment recommandé. Pourtant, cette négligence est loin d’être banale et peut nuire à votre traitement. Pour que la prise de vos médicaments figure parmi vos habitudes, voici quelques conseils :

4. Oups! J’en ai trop pris

Vous est-il déjà arrivé de prendre un médicament 2 fois plutôt qu’une au cours de la même journée? On assiste alors à un dédoublement qui peut causer un surdosage. Si tel est le cas, surveillez les symptômes d’un surdosage :

• vomissements
• évanouissement
• difficultés respiratoires
• troubles du rythme cardiaque
• mouvements anormaux

Consultez des pharmaciens, une clinique médicale ou les services d’urgence si ces symptômes se manifestent.

Pour éviter que cette erreur se produise à nouveau, suivez les mêmes conseils que pour les oublis.

5. La prise du médicament… en décalage horaire

En général, mieux vaut prendre votre médicament à une heure fixe. Ainsi, ses bienfaits sont répartis sur toute la journée pour une meilleure efficacité. Vous préviendrez également le surdosage.

Les scientifiques explorent aussi l’avenue de l’horloge biologique pour mesurer l’efficacité de certains médicaments et la tolérance des patients.

6. Les conditions idéales pour conserver vos médicaments

La chaleur, le froid, la lumière directe et l’humidité peuvent altérer l’efficacité de vos médicaments.

Ne les rangez pas aux endroits suivants :

• la salle de bain
• près du four et de la cuisinière
• sur le rebord d’une fenêtre
• dans votre voiture

Vérifiez les instructions sur l’emballage remis par vos pharmaciens. Chaque médicament a sa température de conservation recommandée, par exemple :

• entre 2 °C et 8 °C (donc au réfrigérateur)
• entre 4 °C et 30 °C (au réfrigérateur ou à température ambiante)
• entre 15 °C et 30 °C (à la température ambiante)

Dans de très rares occasions, on conseille de mettre un médicament au congélateur. Ne le faites que si vos pharmaciens vous l’indiquent.

Si les instructions ne mentionnent aucune température, validez auprès de votre équipe de pharmaciens.

Les consignes d’entreposage d’un médicament peuvent varier, une fois que l’emballage est ouvert. C’est le cas de l’insuline: on la conserve au réfrigérateur et, ensuite, on attend qu’elle soit à la température ambiante avant de l’injecter.

7. La date à retenir: la date de péremption

Un médicament, ce n’est pas comme un pot de yogourt, pour lequel on peut se permettre de le consommer quelques jours après la date de péremption. Vous devez donc respecter à la lettre la date indiquée sur l’emballage de vos médicaments. Leur efficacité pourrait diminuer une fois qu’ils sont périmés.

Certaines substances pourraient devenir nocives une fois leur date d’expiration dépassée. C’est le cas pour les médicaments de la classe des tétracyclines.

Si votre médicament est périmé, rapportez-le à votre pharmacie où il pourra être détruit de façon sécuritaire.

8. « Bien » prendre ses médicaments

Bien prendre ses médicaments, c’est suivre les consignes précisées par vos pharmaciens. C’est respecter le dosage, la durée du traitement, les directives liées au médicament, etc.

Même si vous croyez que les symptômes sont disparus, il ne faut pas crier pour autant victoire. Seuls certains professionnels de la santé sont autorisés à poser un diagnostic et à vous proclamer en voie de guérison.

L’arrêt du traitement est particulièrement fréquent avec les antibiotiques qui ont pour effet de soulager rapidement, ce qui amène plusieurs patients à les abandonner avant la durée recommandée. Arrêter le traitement en cours de route vous expose à un retour à la case départ. Votre santé vaut bien plus qu’un jeu de serpents et d’échelles!

En cas de doute

Demandez conseil à des professionnels qualifiés: pharmaciens, infirmières et médecins. Ils sont d’excellentes sources d’informations pour vous aider à gérer vos médicaments… et surtout à recouvrer la santé.