Inflation et récession : savoir les distinguer et y réagir
Ah, la fameuse inflation. Du café à l’essence, en passant par le toilettage pour chien et votre manteau d’hiver, vous payez toujours plus pour vos produits et services. Les économistes suivent ces hausses de près, mais ils parlent aussi d’une possible récession et parfois même de stagflation (une situation où l’économie stagne avec une forte augmentation des prix).
Comparons les concepts d’inflation et de récession, puis ramenons-les à vos finances personnelles : comment réagir quand la « météo » économique annonce des nuages gris?
Mieux comprendre l’inflation
La Banque du Canada définit l’inflation ainsi : c’est une hausse persistante du niveau moyen des prix au fil du temps. Entre 1 et 3 % par an, on la juge normale.
Les économistes mesurent souvent l’inflation avec l’indice des prix à la consommation (IPC). On utilise alors un « panier » réaliste pour montrer l’évolution des coûts payés par les ménages pour le transport, l’épicerie, les vêtements, etc.
D’où vient l’inflation?
Les causes de l’inflation sont nombreuses. En voici un aperçu :
- L’offre et la demande – quand il y a plus d’acheteurs que de produits disponibles, les prix grimpent. Plusieurs secteurs connaissent aussi des problèmes d’approvisionnement.
- Les pénuries de personnel et la hausse de salaire – beaucoup d’entreprises ont du mal à recruter des employés; elles augmentent entre autres la rémunération pour attirer des travailleurs. En général, elles modifient leurs tarifs pour compenser.
- Les hausses qui en entraînent d’autres – par exemple, les restaurateurs paient leurs aliments plus cher (comme nous, d’ailleurs); leur marge de profit diminue, ce qui les amène à revoir leurs menus et leurs coûts pour préserver leur rentabilité.
Quelles sont les conséquences de l’inflation?
Elles sont nombreuses. Regardons les principales :
- Quand presque tout augmente, vos dollars valent moins. Il faut en effet plus d’argent pour maintenir le même pouvoir d’achat. Sans surprise, les gens dont le revenu stagne deviennent les plus touchés – les retraités, par exemple.
- Comme les hausses créent de l’insécurité, les consommateurs et les entreprises choisissent parfois de repousser certains projets ou dépenses. Pour un ménage, ça peut signifier de retarder l’arrivée d’un enfant, un retour aux études, l’achat d’une première maison…
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Les taux d’intérêt augmentent parce que le taux directeur fixé par les banques centrales s’accroît lui aussi. Leurs ajustements servent à ralentir l’activité économique, dans l’espoir de contrôler l’inflation. Pour les consommateurs, ça veut entre autres dire qu’une hypothèque ou un autre emprunt va coûter plus cher en intérêts.
Mieux comprendre la récession
Une récession, c’est ce qui survient lorsque l’activité économique recule pendant 6 mois de suite, dans la plupart des secteurs. On la mesure avec le PIB (produit intérieur brut). Cette perturbation affecte aussi le marché du travail et provoque des pertes d’emploi.
Certains pays peuvent vivre des épisodes, mais les récessions mondiales (comme en 2020) restent exceptionnelles. Fait rassurant : elles ne durent qu’un temps, souvent moins d’un an. L’économie s’en remet tôt ou tard.
D’où vient une récession?
Les causes proviennent de partout. Voici des possibilités :
- l’inflation et la hausse des taux d’intérêt
- des investissements gouvernementaux en baisse
- un effondrement de la Bourse
- une secousse économique liée à un événement majeur (p. ex. : guerre, catastrophe naturelle, crise sanitaire)
- un recul des dépenses des ménages
Quelles sont les conséquences d’une récession?
Quand une récession s’installe, le chômage grimpe et les revenus tendent à chuter. En revanche, au Canada, le marché de l’emploi montre une belle vigueur depuis la fin de la pandémie : pas d’inquiétudes de ce côté.
Une prochaine récession donnerait toutefois ces résultats :
- Les consommateurs et les entreprises réduiraient leurs dépenses.
- Les placements et l’épargne produiraient moins de rendement.
- Les ménages ou les entreprises qui verraient leurs revenus baisser pourraient devoir s’endetter pour payer des factures.
Comment se préparer financièrement?
L’inflation est une réalité en ce moment. Et récession ou pas, mieux vaut s’y préparer :
- Constituez-vous un fonds d’urgence avec de quoi vivre pour au moins 3 mois. Ça vous évitera de recourir trop vite au crédit en cas de coups durs. Placez cette somme dans un compte épargne ou un CELI; augmentez vos versements dès que vous le pouvez.
- Mettez votre budget à jour (ou préparez-en un) : l’inflation fait en sorte que vos calculs demandent d’être revus souvent.
- Planifiez stratégiquement le remboursement de vos dettes ou essayez de les regrouper avec un taux d’intérêt plus bas.
- Prévoyez davantage vos achats.
- Investissez chaque mois pour profiter des occasions offertes par un marché affaibli. Chaque montant compte. Au besoin, voyez comment épargner pour votre REER avec un budget limité.
Si vous détenez des actions et des placements, vous avez aussi besoin d’une stratégie :
- Évitez de remanier votre portefeuille d’actions lorsque les placements chutent. Vous perdriez de l’argent en vendant vos parts à bas prix, et manqueriez les gains possibles quand le marché reprend.
- Vérifiez que vos placements sont diversifiés et que leur rendement moyen sur le long terme dépasse le taux d’inflation.
L’idéal est de faire appel à des conseillers financiers pour vous aider à bâtir une stratégie personnalisée selon votre profil d’investissement.
Garder la tête froide
L’inflation et la récession se comparent à des tempêtes économiques… On les subit à divers degrés et à divers moments de la vie.
Mieux vaut donc se préparer pour traverser ces périodes grises et bien profiter de la suite. En finances, ce bon vieux proverbe est vrai : après la pluie, le beau temps!