Le prix des matériaux de construction et vos assurances
La hausse du coût des matériaux de construction a été vertigineuse au cours des derniers mois au Canada. Que l’on pense au prix du bois d’œuvre et autres produits du bois, de l’aluminium, du fer ou du ciment (pour ne nommer que ceux-là), l’augmentation est bien réelle.
Pourquoi une telle inflation? Affecte-t-elle les primes d’assurance habitation? Comment en minimiser les impacts? Apprenez-en plus sur le sujet, question de partir sur de bonnes bases.
D’abord, la hausse du coût des matériaux de construction.
De nombreux facteurs expliquent l’explosion (oui, on peut employer ce terme pour en parler) du coût des matériaux, dont la crise sanitaire et la rareté de la main-d’œuvre.
La crise sanitaire – qui a secoué le monde entier au cours des 3 dernières années – est en effet l’une des causes de ce phénomène. Durant cette période de pandémie, bien des usines de production se sont arrêtées. Du coup, la fabrication de matériaux de construction a pris bien du retard. Après le confinement, la demande de matériaux a connu une croissance incroyable. À tel point que la demande a largement dépassé l’offre. La situation a créé une importante difficulté d’approvisionnement, ce qui a augmenté le coût des matériaux de construction. Il faut bien dire que « rareté » rime avec « payer ».
Ainsi, la hausse des prix des différents composants d’une maison affecte bon nombre de réclamations en assurance habitation. Normal. Pour construire, on a besoin de matériaux…
Ensuite, la hausse de l’assurance habitation.
Le saviez-vous? La probabilité de présenter une réclamation influence le calcul de la prime d’assurance habitation. En d’autres mots, les assureurs évaluent les risques d’éventuels sinistres pour déterminer leurs prix. Ainsi, lorsque le nombre de réclamations augmente de façon considérable, les taux aussi. De tels rajustements sont courants dans tous les secteurs d’activités. L’assurance ne fait pas exception.
Concrètement, qu’est-ce qui peut expliquer une hausse de l’assurance habitation? En fait, plusieurs choses. (Oui, mais encore…?)
L’augmentation de la fréquence et de la sévérité des dégâts
Chaque année, des inondations (prenons cet exemple de sinistre) surviennent au pays. Au cours des dernières années, des pluies diluviennes ont touché environ 314 municipalités au Québec. Ça représente des dizaines de milliers de réclamations auprès des compagnies d’assurance. On parle donc de millions de dollars en pertes assurées.
C’est vrai, les coûts pour remplacer les biens endommagés, réparer ou reconstruire une habitation grimpent. Non seulement le prix des matériaux est plus important, mais aussi celui de la main-d’œuvre. Pour réparer les dégâts, vous avez besoin des deux…
La pénurie de main-d’œuvre (encore…)
Le manque de travailleurs, c’est dans tous les secteurs. Dans le domaine de la construction, près de 70 000 postes sont à combler partout au Canada. Mais qu’est-ce que la pénurie de main-d’œuvre fait dans l’équation?
Lors d’une réclamation, à la suite d’un sinistre, votre assureur a l’obligation de vous remettre dans la situation dans laquelle vous étiez avant l’incident. Souvent, ça signifie un investissement important, tant en argent qu’en temps (main-d’œuvre). Et, comme il y a actuellement plus de travail que de travailleurs, les salaires doivent être attrayants. Tout ça a un prix, évidemment.
Les changements climatiques
Parlons-en! Depuis plusieurs années, les inondations se produisent en toute saison et sont de plus en plus fréquentes. Les tornades, elles aussi, sont plus souvent de passage. Sans parler des températures hivernales : verglas, tempêtes de neige, périodes de grand froid… Et, tant qu’à y être, que dire des feux de forêt! Tous ces évènements se multiplient et peuvent paralyser l’approvisionnement en matériaux. Par exemple, le coût moyen d’un sinistre peut passer de 12 000 $ à 23 000 $. Dame Nature est plus chérante que jamais, on dirait!
Dans les années à venir, le risque d’inondation sera sans doute plus grand, en raison des changements climatiques qui – à n’en pas douter – sont bien réels.
L’augmentation du coût des matériaux de construction
Oui, les matériaux de construction sont dispendieux… et même plus que jamais. On a toutefois encore besoin d’eux. Surtout après sinistres!
Par la force des choses, une reconstruction de maison est plus chère qu’avant. Une réparation l’est également. Tout ça a du sens, mais ça fait aussi augmenter votre assurance habitation. Les contrecoups de l’inflation sont flagrants, n’est-ce pas? Mais alors… comment réduire vos inquiétudes d’ordre financières?
Bâtir une stratégie pour économiser
C’est connu, « qui ne risque rien n’a rien ». Alors, tentez le coup (et le coût!) pour réduire le plus possible votre assurance habitation. Ce sera déjà ça de gagner.
Regroupez vos assurances
Combinez tous vos produits d’assurance chez le même assureur. Votre maison, votre voiture, votre véhicule récréatif… tout ça au même endroit. Un rabais peut s’appliquer si vous regroupez tous vos produits. Une petite économie par-ci, une petite économie par-là…
Augmentez vos franchises
Pourquoi? Pour diminuer vos paiements mensuels. Si vous passez, par exemple, d’une franchise de 250 $ à 500 $, votre prime (ce que vous payez) sera moindre. Toutefois, assurez-vous d’être en mesure de payer votre franchise en cas de sinistre.
Ajustez vos protections
Adaptez le niveau de protection en fonction de vos besoins. Vos différentes protections sont-elles toutes nécessaires? Votre assurance habitation vous permet d’éviter les coûts engendrés par un sinistre éventuel. Ce prix est déterminé selon la valeur de votre résidence, bien sûr, mais également de vos biens. Assurez-vous d’avoir une protection qui correspond à la valeur de vos avoirs.
Alors? Vous comprenez mieux? En tout cas, au moins, maintenant, vous avez quelques tuyaux…