Buy & Renovate Your House With Marina Bastarache and Félix-Antoine Tremblay (French only)
Anne-Élisabeth Bossé : [00:00:00] Salut tout le monde! Je m'appelle Anne-Élisabeth Bossé et bienvenue au balado de Beneva : Ça arrive à tout le monde. Parce que Beneva, c'est vraiment du bon monde, on s'est fait aller le réseau de contacts pour créer des rencontres mémorables. À chaque épisode, je reçois un invité pour jaser de ce qui arrive dans sa vie. Acheter une maison, peu importe son âge, peu importe l'endroit où on vit, c'est toujours une grosse décision. On a peur de se tromper, il y a plein d'argent en jeu, c'est un engagement à long terme, on veut pas faire d'erreur. Bref, c'est pour ça que pour plein de monde, c'est difficile de se lancer. Pour en jaser, j'ai décidé d'inviter quelqu'un qui a les deux mains dedans présentement : Marina Bastarache. Et j'ai aussi invité Félix-Antoine Tremblay, le pro de l'achat de maisons, qui va nous donner quelques trucs. On part ça.
[00:00:40 INTRO]
Anne-Élisabeth Bossé : [00:00:46] Marina Bastarache.
Marina Bastarache : [00:00:47] Salut!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:00:47] Merci tellement d'être là. Tu as une chaîne YouTube, Tu es une animatrice télévision, Code F, jeune chef en mission, tu as ta marque de vêtements Nana the Brand. Mais surtout, tu as acheté une maison. Est-ce que c'était ton premier achat? Comment ça se passe? On rentre dans le vif du sujet.
Marina Bastarache : [00:01:02] C'est mon deuxième achat parce que, l'an passé en fait, c'était mon premier achat avec Lou. Lou, lui, avait déjà acheté un chalet. En tout cas.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:01:09] Lou est ton chum.
Marina Bastarache : Lou, c'est mon chum, pardon?
Anne-Élisabeth Bossé : Non, c'est correct, c'est juste ça.
Marina Bastarache : [00:01:13] Et donc c'est ça, l'an passé, avec mon chum on s'est achetés un terrain. On a bâti de A à Z. Son père, architecte retraité, tsé, on est quand même bien pluggés là, comprends-tu.
Anne-Élisabeth Bossé : Oui, vous aviez une bonne base.
Marina Bastarache : Oui, oui, exactement. Mon ami entrepreneur et mon père, qui est un ingénieur en électricité. Tsé, au niveau du topo, ça va bien.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:01:33] Bon déjà, tsé, on s'entend que, c'est ça, c'est pas tout le monde qui a cette chance-là. Mais quand même. Mais ça reste un gros move là, même si tu es super bien entourée.
Marina Bastarache : [00:01:39] Ça reste un gros move. Là on a construit à Tremblant, ça fait un an qu'on habite là, puis là on rebouge. On revient à Montréal, parce que honnêtement, c'était vraiment trop loin par rapport à nos rythmes de vie. Tsé, Lou, il est en tournage cinq jours semaine, je pense, sur la Rive-Sud. On habite à Tremblant. Explique-moi déjà comment on fait ça, là.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:01:58] Charmée par la beauté, la bucolie de Tremblant, mais c'est ça, pas pratique.
Marina Bastarache : [00:02:02] Exactement. Ça fait que là, on s'en retourne à Montréal. Et là, cette fois-ci, bien évidemment, on a acheté une maison qui existe déjà et, là, on embarque à la fin du mois, dans un deux mois de travaux assez intenses. Tsé, genre on fait tomber des murs, on bouge les divisions plancher, cuisine, salle de bain, on y va all-in.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:02:20] Fait qu'après un an, tu as réalisé que, bon, ce projet-là que tu as mis, tsé, que tu as mis de A à Z en branle là, ça fait pas.
Marina Bastarache : Non.
Anne-Élisabeth Bossé : On achète une maison.
Marina Bastarache : Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:02:27] Comment tu vis avec ces grands bouleversements-là? Est-ce que tu es quelqu'un qui encaisse bien ce stress-là? Est-ce que tu es faite pour ça ou, au contraire, tu haïs ça pour mourir?
Marina Bastarache : [00:02:34] Honnêtement, j'ai découvert que j'ai une grande passion pour construire ou flipper des maisons. Ça me passionne à un point qu'à un moment donné, j'ai regardé puis j'ai dit « Moi, j'ai-tu raté ma carrière dans le fond, puis c'était ça que je devais faire? »
Anne-Élisabeth Bossé : Tu soupçonnais pas que tu allais triper de même.
Marina Bastarache : Mais pas pantoute! Dans le sens, j'ai jamais étudié en design, je ne connais pas tant ça, la construction. Mais moi, je suis une fille de projets. Tsé, dans le sens, on vient de le dire, je suis entrepreneure, j'ai une marque de vêtements. Moi, j'aime qu'on me donne un défi. C'est comme « vas-y fille, gère ça, arrange-toi puis fais quelque chose avec ça ».
Anne-Élisabeth Bossé : [00:03:07] Ça fait que, prendre des risques, c'est pas quelque chose qui te fait peur dans la vie.
Marina Bastarache : Non.
Anne-Élisabeth Bossé : Non, hein?
Marina Bastarache : Non.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:03:11] Il y a-tu une zone dans ta vie où un peu plus ou?
Marina Bastarache : Il y a-tu une zone où ça me ferait plus peur… bien, non.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:03:16] Bien, mon Dieu, mais c'est génial!
Marina Bastarache : [00:03:19] Je sais pas si c'est génial ou si c'est complètement fou, mais c'est comme, c'est ça. On dirait que je vois quelque chose, je vois une opportunité et puis, moi, il faut que je la saisisse coûte que coûte puis on embarque les deux pieds là-dedans. On y va all-in. Et puis, on dirait que je suis certaine qu'au final, je vais m'en sortir gagnante. Je sais pas pourquoi.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:03:37] Même, admettons, quand il arrive des imprévus. Parce que là, tu as construit une maison, il y a dû avoir des petits pépins. Y a-t-il eu des petits pépins?
Marina Bastarache : [00:03:44] Le plus grand pépin, OK, moi je ne savais pas que gérer un terrain, c'est ça qui coûte cher. Moi, je me disais : un comptoir de cuisine, c'est ça qui coûte cher. Non, non, non, non, non.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:03:53] Qu'est-ce qui coûte cher?
Marina Bastarache : [00:03:53] De la terre, OK. Nous OK, je t'explique juste le truc, on a acheté un terrain en pensant que c'était un plateau naturel, donc facile à construire puisqu'il y a un plateau.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:04:03] Oui, les grandes plaines de Tremblant, comme on dit.
Marina Bastarache : C’est ça, exactement. On a défriché, OK, la pente pour arriver chez nous, elle est grosse de même. Fait que là, en partant là, bouger la terre pour faire quelque chose d'égal, bien, on avait un excédent je pense de 50 000. Pour bouger de la terre!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:04:20] Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe! Tu me dis ça là, regarde ça. Moi ça, excédent de 50 000, moi ça se passe pas bien là.
Marina Bastarache : [00:04:26] Bien, c’est ça. Mais moi sur le coup, j'ai fait « bien, c'est bien beau qu’on a un excédent de 50 000, mais on va le prendre où, le 50 000 » tsé, admettons? Nous, encore une fois, bien on a eu la chance d'avoir des gens qui nous ont aidés. Fait que finalement, la céramique, bien tu vois, c'est mon père avec le père de Lou, avec mon chum au lieu d'engager. Tsé, il y a beaucoup de choses qu'on a fait nous-mêmes, parce qu'au début du projet, encore une fois pour gérer la terre avec une pelle, oui, 50 000 d'excédent.
Anne-Élisabeth Bossé : Hé peanut!
Marina Bastarache : [00:04:51] Ça, j'avoue que je me disais « ah, je l'avais pas prévu celle-là, admettons ». Mais non, vraiment pas!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:04:58] Mais ça, c'est pas pire. Mais après ça aussi là, on parle juste de la terre, mais après ça, la maison. Tu sais, j'imagine que plomberie...
Marina Bastarache : [00:05:01] Mais le reste, ça s’est bien passé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:05:02] Électricité, tout ça, il y a pas eu de?
Marina Bastarache : [00:05:04] Mais oui, parce que quand tu construis neuf, à part la terre, là, il y a pas grand-chose que tu peux pas prévoir. Tu as le contrôle.
Anne-Élisabeth Bossé : Oui. Tu as pas de mauvaise surprise, là.
Marina Bastarache : Exactement.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:05:13] C’est pas comme tu soulèves une planche, c’est tout noir en dessous, là.
Marina Bastarache : Non, non, c’est ça, là. C’est ça. Versus là à Montréal, on gère pas de la terre. Mais quand on va faire tomber des murs, on sait pas ce qu'on peut trouver.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:05:22] Who knows! Mais mon Dieu, qu’il y ait un stress, c'est pas grave, on se met en mode débrouillardise,
Marina Bastarache : [00:05:27] Full! Vraiment. En mode action-réaction. Moi, je suis cette personne-là. OK, il vient de se passer là, c'est pas la nouvelle qu'on espérait. Qu'est-ce qu'on fait? Sur quoi on peut agir, réagir, puis ajuster, tsé? Ce qu'on peut pas changer, on peut pas le changer, ça sert à rien de s'énerver avec ça. C'est fait. OK, c'est tout, on regarde de l'avant, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : Très bon mindset. Mais c'est fou, tu as vraiment l'air d'être fait pour ça. Mais tu as attendu à quel âge avant d'acheter? Qu'est-ce qui t’a poussée? Parce que pour moi, acheter c'est comme devenir adulte.
Marina Bastarache : [00:05:49] Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:05:55] Est-ce que c'est quelque chose que tu as voulu retarder dans ta vie, ce feeling, le petit coup de maturité que ça donne d’acheter?
Marina Bastarache : [00:05:59] Bien en fait, plus jeune, tsé, j'avais vraiment pas beaucoup de sous. Fait que moi, j'habitais dans mon appartement miteux de l'Est de la ville de Montréal. Très, très Est, admettons. Puis je pilais mon cash en me disant « bien un jour, je vais avoir un beau cashdown, tsé ». Fait que j'ai habité, je pense, huit ans dans mon appartement miteux.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:06:16] En mode en mode économe.
Marina Bastarache : [00:06:17] En mode économe. En mode « moi je mets de l'argent de côté pour, un jour, pas être serrée à la gorge ». Tsé, c'était ça.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:06:22] Tu es bonne! Tu es jeune là, pour être…
Marina Bastarache : Fait que, tsé. Mais c'est ça. On dirait que quand j'étais jeune, je me disais « ah, j'aime pas le risque ». Tsé, je veux dire, moi j'ai un bac en comptabilité parce que je me suis dit « je vais être CA ».
Anne-Élisabeth Bossé : [00:06:32] Tu as un bac en comptabilité?
Marina Bastarache : [00:06:30] Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : Tiens, tiens!
Marina Bastarache : [00:06:35] Puis je me suis dit « Moi je vais être CA, je vais faire les impôts des gens, je manquerai jamais d'argent ». Tu comprends?
Anne-Élisabeth Bossé : [00:06:35] Oui!
Marina Bastarache : [00:06:40] Moi, c'était ça, là, le topo de ma vie. Puis à un moment donné, bien l’appart miteux, puis le bac en comptabilité, je me suis rendue compte que peut-être que j'aspirais à d'autre chose que ça.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:06:47] Ça peut peut-être goûter plus sucré que ça, la vie, un peu.
Marina Bastarache : [00:06:50] C'est ça, c'est ça. Puis tsé, regarde, aujourd'hui, je me suis tellement écœurée de faire de la comptabilité, je ne fais même pas ma tenue de livre. Moi, je pogne toutes mes factures, je mets ça dans un paquet de même, donne ça à ma comptable. Oui, c'est ça.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:07:00] OK, fait que OK, c'est pour ça. Mais fait que, tu as le sens des responsabilités.
Marina Bastarache : Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : Puis tu as attendu parce que tu voulais comme être sûre d'avoir assez de sous et tu voulais être solide financièrement avant de faire ça.
Marina Bastarache : [00:07:10] C’est ça. Ça m’insécurisait, puis puisque tsé, j'ai eu des relations, admettons de deux ans, un an, trois ans, j'avais pas de relation que je me disais… Tsé, j'ai des amis qu'en jeune vingtaine, déjà, ils étaient dans quelque chose de stable, qui faisaient des projets à deux. Moi, j'avais pas ça. Fait que je me disais « bon bien là, il faut que j'aille les reins solides si moi je m'embarque dans quelque chose, tsé ».
Anne-Élisabeth Bossé : [00:07:25] Oui. Mais finalement, tu as pas fait ça seule.
Marina Bastarache : [00:07:29] Finalement, j'ai pas fait ça seule.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:07:30] Tu as rencontré quelqu'un avec qui tu t’es dit : c'est assez solide pour qu'on aille de l'avant.
Marina Bastarache : [00:07:35] C'est parce qu'aussi, tsé, il y a beaucoup de responsabilités comme tu dis, qui viennent avec une maison. Puis tsé, moi admettons, tout l'extérieur d’une maison, à quel point ça ne m'intéresse pas, admettons.
Anne-Élisabeth Bossé : Regarde! Genre je te feele là.
Marina Bastarache : Tsé, admettons moins 1000 tellement que ça m'intéresse pas. Fait que moi mon chum, je lui ai dit, lorsqu'il voulait qu'on se construise une maison, j'ai dit « Moi, il faut juste que tu saches une chose. Gérer le terrain, je ne ferais pas ça ».
Anne-Élisabeth Bossé : [00:07:55] Pas de petite pioche, pas de jardinage, il n'y aura pas de ça.
Marina Bastarache : [00:07:59] Je ne ferai pas ça. Tsé, à moins que, ah, un week-end ça me tente. OK. Mais je ne veux pas avoir l'obligation, à chaque semaine, d'arroser mes plantes, de tondre mon gazon, de changer ci... Oh mon Dieu! Non. Fait que lui, il était comme « C'est pas grave, moi j'aime ça ». Parfait! Alors nous avons un deal.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:08:15] Oui, mais là, c'est bien beau, parce qu'en couple justement, on peut… les forces d'un sont les faiblesses de l'autre. Mais, ça peut quand même être éprouvant. Je veux pas rentrer dans ta vie privée, mais c'est quand même une aventure de faire ça en couple, n'est-ce pas?
Marina Bastarache : [00:08:28] Tout le monde m'a dit…
Anne-Élisabeth Bossé : [00:08:30] Oh, tout le monde a dû te dire « C'est terrible, c'est terrible! »
Marina Bastarache : [00:08:33] Hi! Oh mon Dieu, attention! Mais honnêtement, Lou et moi, c'est ce genre de projet-là qui nous allume. Fait qu'on a pas de friction. Mais c'est aussi qu'on a de bonnes méthodes. Tsé, je te donne un exemple.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:08:46] Je veux tout savoir.
Marina Bastarache : [00:08:47] Lou, il veut pas faire des recherches. Tsé, moi admettons, j'adore le design, je suis des blogs de design, je fais des recherches tendances. Tsé comme, j'aime ça. Lou, il veut pas perdre son temps à faire ça, mais il veut quand même décider quelle tuile on met, puis quelle plomberie, tu comprends?
Anne-Élisabeth Bossé : [00:09:01] Mais ça, moi me frustrerait d'avoir fait toutes les démarches, puis à la fin, comme « ah, je l'aime pas celle-là? » « Oui, c'est parce que tu as pas vu tout le fou de l'iceberg.
Marina Bastarache : [00:09:07] Alors moi ce que je fais, je lui fais un beau board Pinterest avec juste des choses que j'aime. Et là, il sélectionne parmi ce que j'aime.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:09:15] Il peut pas choisir quelque chose que tu aimes pas, tu as fait la présélection.
Marina Bastarache : [00:09:18] Exactement. Puis, ça a de l'air qu'il aime mes goûts. Fait que tsé, il choisit à travers ça. Puis je suis comme « parfait, tu veux aller plus vers ça, pas de problème. J'aime tout », tu comprends? Ça fait qu'il y a pas de « OK, on est complètement, moi je suis à droite, toi tu es à gauche ». On va pas là.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:09:31] Mon Dieu, vous êtes vraiment inspirants, là, c'est vraiment de la belle méthode.
Marina Bastarache : [00:09:34] Je sais pas si on est inspirant ou c'est plus que je suis un peu une Germaine, mais écoute.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:09:37] Oui, mais une Germaine organisée. Tu sais où tu t'en vas, fait que c'est sécurisant quand tu as un tempérament un petit peu plus…
Marina Bastarache : [00:09:42] Tsé, même monétaire. Tsé Lou, c'est pas un gars de chiffres. C'est vraiment un esprit créatif.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:09:47] Moi je suis Lou. Moi je suis plus comme Lou.
Marina Bastarache : [00:09:48] Je suis certaine! Mais c'est vraiment, c'est pas pour rien aussi que vous êtes des bons comédiens, dans le sens vous êtes des créatifs, vous êtes des intuitifs.
Anne-Élisabeth Bossé : Des pelleteurs de nuages.
Marina Bastarache : [00:09:55] Oui. Mais tsé Lou, des fois il vient me voir. Là, le budget des rénos, là, je comprends plus. Je suis comme « Alors, je t'ai fait un Google Drive dans lequel tu as l'échéancier de travaux, le budget, les soumissions ». Moi, j'ai tout ça là, tu comprends-tu? Il est comme « OK ». Fait que là, je vais vérifier, je suis comme « Alors tu vois, on est toujours en dessous de notre budget, ça va super bien ». Il est comme « OK, good ». Tsé, tu vois, lui il a la petite panique qui va monter là pour les chiffres, il sait plus on est où. Je suis comme : tout est là.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:10:20] Bien, ça a quand même dû être difficile de s'admettre, après un an, que c'était pas ce que vous vouliez, Tremblant?
Marina Bastarache : [00:10:25] Honnêtement, ça nous a fait de la peine.
Anne-Élisabeth Bossé : Bien, je comprends!
Marina Bastarache : [00:10:27] Ça nous en fait encore, tsé. Puis je pense que ce qui est fabuleux, c'est que les acheteurs qui achètent notre maison de Tremblant, ils veulent en faire leur maison de vie. Tsé, ils sont un peu plus âgés que nous, puis ils sont comme : nous, on veut être ici jusqu'à tant qu'on aille...
Anne-Élisabeth Bossé : [00:10:37] Se déposer.
Marina Bastarache : [00:10:38] C’est ça. Fait que ça, ça nous rassure. Tsé, c'est quelqu'un qui veut pas nécessairement faire du Airbnb, c'est quelqu'un qui veut y habiter, qui va en profiter, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:10:45] C'est vrai que c'est important le legs d’une maison.
Marina Bastarache : Je sais pas.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:10:25] Je comprends, on veut pas que ça devienne un peu n'importe quoi.
Marina Bastarache : [00:10:49] Exact. Fait que ça, en toute franchise, ça nous a rassurés. Bon, est-ce que j'ai pas un peu le cœur brisé de laisser cette maison qu'on a imaginée, dessinée et construit de A à Z? Absolument. Mais je me dis « eille, là, on se rapproche de Montréal. On va être mieux, on va être moins dans le trafic ». Tsé, Lou et moi aussi, il y a des semaines où il était à Montréal, moi j'étais à Tremblant. Tsé, on était complètement déconnectés. Fait que pour toutes ces raisons, je sais qu'on va être mieux à Montréal, tsé. Mais est-ce que je suis complètement, comment je pourrais bien te dire ça, est-ce que ça me fait absolument rien? Non. Ça me fait de quoi.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:11:25] Mais on en parlait plutôt que l'anticipation du bonheur à venir est plus fort que ce que tu laisses derrière.
Marina Bastarache : [00:11:28] C'est ça. C'est comme le focus vers l'avant. Tsé, je me dis « Ah, je sais que je vais être mieux, je sais qu'on va être mieux ». Mais là, tsé, Lou est tellement découragé pauvre petit, parce que je lui dit « Ah ça, ça va être notre maison pour un moment ». Puis il est comme « De quoi, ça va être notre maison pour un moment? ». Je suis comme « Bien là, on redéménage à Montréal. Mais tsé, après ça, il y en aura une autre ». Puis il est comme « OK, il y en aura une autre? ». Je suis comme « Bien, je suis une femme de projet moi là, tsé! ».
Anne-Élisabeth Bossé : [00:11:49] Non, non, tu vas pas t'arrêter là, toi là! Est-ce que la difficulté, c'est pas de pas profiter de l'instant présent? Est-ce que tu sens que tu es toujours un peu un pied dans le futur?
Marina Bastarache : [00:11:56] Oui, je suis un peu ce type de personne qui… c’est pas que je suis malheureuse. En fait, je suis rushante tellement que moi je me lève le matin, puis je suis heureuse d'être en vie, admettons. Je suis aussi cette personne, tu comprends?
Anne-Élisabeth Bossé : Oui.
Marina Bastarache : [00:12:07] Puis là, tu as mon chum qui est un peu plus bourru à côté de moi, qui est comme « OK… » tsé. Mais c'est que je sais pas. C'est comme si je me dis « OK là, j'ai de l'énergie, là j'ai l'âge, là j'ai pas d'enfant, ça fait que est-ce que c'est pas le moment, justement, de donner tout ce que j'ai pour? » Peut-être qu'un jour je vais avoir des enfants et, puis là, ça me tentera plus de bouger comme ça là.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:12:26] Oui, oui, oui. Tu maximises l'énergie que tu as. Tu maximises ta situation.
Marina Bastarache : Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:12:30] Ah! C’est une belle façon de le dire.
Marina Bastarache : [00:12:32] Puis en plus, Lou travaille beaucoup, s'accomplit énormément. Moi je travaille beaucoup, je m'accomplis énormément. Fait que je me dis : on est là-dedans, on bouge vite, on réagit vite, on est là, là, fait que comme profitons-en.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:12:41] Le vent s'est levé, fait qu’on y va, ça circule, puis on n'arrête pas le progrès.
Marina Bastarache : [00:12:45] C'est ça. Mais je pense qu'un jour, oui, je vais dire OK, là c’est assez. Je m'assois ici et puis c'est correct, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:12:51] Oui, oui, oui. Mais c'est ça, c'est ton vrai mood, fait que c'est pas une façon de fuir là, c'est dans une façon d'être toi.
Marina Bastarache : [00:12:55] Genre.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:12:56] Mais qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui a peur de prendre des risques? Admettons, moi par exemple, quand j'ai acheté une maison il y a dix ans, la notaire a dit ça justement. « On se voit là, c'est votre premier achat. Nous nous reverrons plus tard ». J’ai dit « Non, non, moi je vais mourir là, là. Vous comprenez pas, je me resoumets pas à tout ça ». Puis finalement, bon, la vie a fait en sorte que moi aussi je suis dans ce processus-là. Mais c'est très, très éprouvant pour moi. Puis je me demande : quel conseil tu donnerais à quelqu'un qui est paralysé par la peur de faire ça?
Marina Bastarache : [00:13:19] Bien, je pense qu'en premier, c'est de cibler c'est quoi qui te fait peur. Est-ce que c'est un truc monétaire? Est-ce que c'est un manque de temps? C'est quoi qui te fait peur exactement? Puis ensuite, moi via mon organisation, c'est comme une façon de patcher. Je suis une petite nerveuse, je suis une petite stressée, tu comprends? Mais ça, ça calme et ça me fait avancer, tsé. Admettons, moi, bien justement plus jeune, j'avais moins d'argent, fait que c'est comme un truc que j'ai dans ma tête de « eille, je veux pas vivre une faillite, je veux pas manquer d'argent ». Tsé, j'ai très peur de ça. Qu'est-ce que je fais? Bien moi, je vais analyser le marché. Est-ce que c'est une bonne opportunité d'acheter cette maison-là? Qu'est-ce qui se vend autour? Tsé, et puis là, je vais faire « eille, oui, c’est une bonne opportunité ». J'y vais là-dedans. Chaque cenne que je vais mettre dans cette maison-là, je vais la récupérer quand je vais vendre. Tsé fait que moi, ça, ça me rassure de savoir que je fais pas juste jeter de l'argent par les fenêtres, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:14:07] Mais, il y a quand même toujours une part de risque.
Marina Bastarache : Absolument.
Anne-Élisabeth Bossé : Qu'il faut pour vivre avec. Il faut tolérer l'incertitude un peu quand même.
Marina Bastarache : [00:14:13] Bien c’est parce qu'en fait, tu auras jamais rien qui peut être grandiose, si tu vas pas un peu dans le risque.
Anne-Élisabeth Bossé : Ceux qui font rien, il leur arrive rien. C'est bien certain.
Marina Bastarache : Tsé, c’est ça, là. Fait que, mais moi, je trouve que ça m'aide, tsé, de savoir. Moi, c'est plus le côté monétaire, le côté opportunité, est-ce que j'en ressors gagnante. Bien, je fais mes listes, je fais mes budgets, je fais mes comparatifs. Puis là grâce à ça, je me dis « OK, ça marche, je m'en vais pas dans quelque chose complètement cinglé, tsé, j'y vais. Go! »
Anne-Élisabeth Bossé : [00:14:38] Bien on dit, c'est ça, j'entends qu'il faut prendre le taureau par les cornes, puis il faut pas se cacher en dessous de la couverture, faire comme « ah, je veux pas… » il faut comme regarder la réalité, puis c'est se rappeler que c'est faisable.
Marina Bastarache : [00:14:46] Puis c'est beau au final! Bien, se rappeler que c'est faisable dans le sens que, tsé, à Montréal, les maisons sont très chères. Puis moi, je me rappelle que mi‑vingtaine, je me disais « je pense que je serai jamais capable de m'acheter une maison à Montréal. Je ne pense pas que », tsé, c'est tellement dispendieux. Mais là, grâce à la construction de Tremblant.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:15:01] C’est ça qui a fait que tu as pu. OK.
Marina Bastarache : [00:15:02] Bien oui, absolument. Bien aujourd'hui, je suis capable de m'acheter une maison à Montréal avec mon chum. Tsé, je veux dire pour moi, c'est comme un rêve de petite fille que je me disais inatteignable, tsé. Puis là, finalement, j'ai ça. Tsé, c'est fou.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:15:14] Bien, tu avais de la suite dans les idées. Puis ça a été payant.
Marina Bastarache : [00:15:17] Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:15:17] Puis comment ça s'est passé, la visite de maison à Montréal? Est-ce que tu étais découragée, est-ce que tu as vu des affaires? Parce qu'il y a tellement de choses sur le marché.
Marina Bastarache : [00:15:24] C'est tellement drôle! Et ça, là, je te dis, Lou va sûrement écouter l'émission, puis là, ça, c'est… en tout cas, je le dis tout de suite, j'imite Lou. Lou, il rentre dans la maison « Ahhhhhhhh, wow, ça sent tellement l'art ici! Je sens vraiment que je vais pouvoir créer ». Ça, c’est mon chum, tu comprends?
Anne-Élisabeth Bossé : God feeling.
Marina Bastarache : [00:15:38] Puis moi, j’arrive, je suis comme « Hiiii! » Il y a des tapis à grandeur, OK. Il y a des divisions que je trouve qui ont pas rapport. Ah, il y a aucune chambre de fermée, il faut que je fasse fermer des chambres. Ah, la salle de bain des maîtres, pas fait, OK faut que je fasse ça. Moi je suis dans l'analyse. « Ça sent l'art! ». Ça, c'est mon chum. « Ça sent l’art, je sens vraiment que je vais pouvoir créer. En plus, on a des garages! Enfin là, on a ça. Wow! Babe, faut qu'on fasse une offre d'achat ». Ça, c'est mon chum. Moi, je suis comme : un instant.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:16:00] Moi je suis 100 % Lou, là. 100 % Lou. J'aime ça, on l'achète. Où est-ce qu’on signe? C’est beau ici!
Marina Bastarache : [00:16:04] Simple de même, je suis comme wô!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:16:04] Laissez-moi la chandelle là, c'est ça que j'aime. Tsé comme, des fois je focusse sur une affaire.
Marina Bastarache : [00:16:10] OK, vous êtes identiques. Parce que Lou, il a demandé « Est-ce qu'on peut acheter des tableaux ou des trucs? » Parce que tsé, nous en plus, c'était une succession. OK, fait que tsé, les gens partaient pas nécessairement avec tout et puis ils ont dit « Oui, oui, dites-nous qu'est-ce que vous voulez ». Fait que Lou, il a fait une liste, il encerclait ses images, là, qu'est-ce qu’il voulait.
Anne-Élisabeth Bossé : Parce que ça faisait partie.
Marina Bastarache : [00:16:25] Ça faisait partie, puis c'est comme une façon de faire comme perdurer la personne qui habitait là. Tsé Lou, il est très dans ça. Puis j'adore ça de lui. Pour vrai, je le trouve trop cute. Mais tsé, tu vois vraiment la cartésienne en moi qui est comme « OK, moi, faut que je fasse ça, il faut que je fasse changer ça. Voici ci ». Puis Lou qui est juste comme « Wow, je vais pouvoir créer ici, c’est fabuleux! »
Anne-Élisabeth Bossé : Ça sent l’art, tsé.
Marina Bastarache : Ça sent l’art!, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:16:10] Mais, on veut toute une petite Marina Bastarache dans sa sacoche pour faire « Un instant! Qu'est-ce qui se passe? Quelle année ici? »
Marina Bastarache : [00:16:51] C'est exactement ça, là!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:16:53] Oh mon Dieu, c'est vraiment très, très touchant et inspirant de t'entendre parler de de ça. Mais là, moi j'ai juste envie d'inviter un autre pro de l'achat de maison et de la rénovation à se joindre à nous. Félix-Antoine Tremblay. Tu restes avec nous, Marina, évidemment?
Marina Bastarache : [00:17:04] Absolument!
Anne-Élisabeth Bossé : Yé!
[00:17:06 TRANSITION]
Anne-Élisabeth Bossé : [00:17:07] Félix-Antoine Tremblay.
Félix-Antoine Tremblay : [00:17:09] Bonjour!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:17:10] Bonjourno! Comédien, animateur, Soirée Ma moto, OD dans l'Ouest, Zénith, Lover.
Félix-Antoine Tremblay : [00:17:16] Complètement Zénith.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:17:17] Tout ça. On fait de la radio ensemble. Animateur de Des idées de grandeur.
Félix-Antoine Tremblay : [00:17:21] Oui!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:17:21] Mais surtout, pro de l'achat de maison.
Félix-Antoine Tremblay : [00:17:24] Bien, c'est ça! C’est parce que là, je t'entendais tantôt un peu en diagonale, pro je sais pas, mais assurément passionné, et puis curieux et puis, tsé, avec un peu de bagage. Mais toi aussi je t'écoute parler, puis mon Dieu, on se connaît. Mais je savais pas tout ça de toi. C'est quand même assez étonnant.
Marina Bastarache : [00:17:37] Mais non, mais moi tu vois, c'est dans Passion poussière, je pense, que j'avais comme cru comprendre que, OK, tu aimais vraiment ça.
Félix-Antoine Tremblay : Oui.
Marina Bastarache : Mais je savais pas tu étais rendu où, justement, là-dedans.
Félix-Antoine Tremblay : [00:17:46] Moi à Passion poussière, avant Passion poussière, je savais pas que j'aimais ça tant que ça. Moi, c’est grâce à Sarah-Jeanne. Sarah-Jeanne Labrosse, qui m'a vraiment poussé en bas de la falaise, comme son oisillon nouveau-né là. Vole de tes propres ailes, ma belle!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:17:57] C'est comme ça que ça a commencé tout ça.
Félix-Antoine Tremblay : [00:17:59] Bien moi, en fait, je suis un acheteur de condos neufs sur plan. C'était ça mon...
Anne-Élisabeth Bossé : C’était ton premier achat.
Félix-Antoine Tremblay : [00:18:03] C’est premier achat, c'est mon premier achat. Je rêvais de ça. Un peu comme toi, moi j'étais comme… Je viens de Chicoutimi. Je viens d'une famille bien modeste. Le but, c'était de venir étudier en théâtre à Montréal, puis de réussir à gagner ma vie avec ce que je fais. Mais je me suis toujours dit : faut que je réussisse à m'acheter un condo ASAP, tsé, comme sécurité, comme…
Anne-Élisabeth Bossé : [00:18:21] T’ancrer quelque part, investir dans de la brique, tu peux pas te tromper.
Félix-Antoine Tremblay : [00:18:24] Tout le monde me disait : ça te prend un plan B. Ha, ha, Plan B, la série. Tout le monde me disait : ça te prend un plan B si tu veux être comédien. J'étais comme « Non, non, non » Moi, je vais faire d'autre chose, je vais trouver ma façon d'avoir mon plan B à moi ». Puis moi, c'était vraiment l'immobilier. Fait que quand je suis arrivé à Montréal, j'ai eu mes appartements, je suis allé à l'école. Puis éventuellement à 25 ans, j'ai acheté mon premier condo. Mais, j’achetais des condos neufs sur plan. Puis c’est là, à un moment donné…
Anne-Élisabeth Bossé : [00:18:44] Mais financièrement, ça devait quand même être une grosse…
Félix-Antoine Tremblay : [00:18:47] Bien, j'ai eu un bon coup de main. Mon papa m'a endossé, tsé, parce que vous savez ce que c'est, tsé, quand on est travailleur autonome, on a beau avoir un bon salaire, il faut quasiment se mettre à quatre pattes pour demander aux banques de nous prêter des sous.
Anne-Élisabeth Bossé : Ah non, on n’est pas des acheteurs de rêve, là, pour vrai.
Félix-Antoine Tremblay : [00:19:01] Non, non, non. Puis c'est ça. Fait que quand j'ai eu l'opportunité à un moment donné d'acheter un duplex, j’ai jasé beaucoup avec Sarah-Jeanne, puis Sarah-Jeanne me disait « Non, non, vas-y, fais-le, tu regretteras pas. Peu importe ce que tu fais, c'est un investissement ». Ce qu'elle me disait, c'est que « C’est pas un enfant. Tsé fait que si jamais ça marche pas, si jamais à un moment donné c'est trop dur, tu la revends, puis bye, bye ».
Marina Bastarache : [00:19:21] Bye. Mais admettons, quand tu l'as fait, tu étais-tu comme « Ahhhhh! Qu’est-ce que j’ai fait!! » Tu étais-tu en panique?
Félix-Antoine Tremblay : [00:19:25] Bien admettons, à l'époque, j'étais avec mon ex. Puis admettons, dans le yin et le yang de notre relation, j'étais 100 % le yin. Moi, j'étais le fonceur, j'avais pas peur, j'étais en confiance, je savais.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:19:37] En mode Bastarache.
Félix-Antoine Tremblay : [00:19:38] Bien, j'étais vraiment en mode Bastarache, complètement.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:19:40] Comme on dit par chez nous. Ma petite Bastarache dans la sacoche.
Félix-Antoine Tremblay : [00:19:44] Non, mais tsé, ça a toujours été ça un peu. Je me disais, si jamais ça fonctionne pas, je le revendrai. Si je suis trop serré, on le revendra. Fait que tsé, je...
Anne-Élisabeth Bossé : [00:19:51] Pas peur du risque.
Félix-Antoine Tremblay : [00:19:51] Pas peur du risque, pas peur des rénos. À un moment donné, on a flippé au complet. On a tout arraché. Il restait juste des colonnes, puis de la terre, puis quatre murs en brique. En dedans, c'était Beyrouth. Fait que je te dis, puis mon ex, c'était un autre niveau. Tsé, lui, il était un peu plus cartésien, plus stressé, plus…
Anne-Élisabeth Bossé : [00:20:12] Plus dans l’anxiété de ça.
Félix-Antoine Tremblay : [00:20:13] Bien, beaucoup plus réactif aussi à arracher des affaires, puis à voir ça complètement démembré.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:20:18] Mais je comprends, c'est pas banal là. Moi aussi, je veux dire, je bouge un truc électrique, je fais comme « eille, quand même? » Mon chum est comme « Non, non, ça va là ».
Félix-Antoine Tremblay : [00:20:27] As-tu peur du changement, Anne-Éli, il y a-tu quelque chose dont tu devrais nous parler?
Anne-Élisabeth Bossé : [00:20:29] Moi, mettre un dimmer, c'est une grosse affaire, OK là.
Félix-Antoine Tremblay : [00:20:31] Mais je comprends. Mais oui, fil blanc, fil noir.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:20:35] Clown blanc, clown rouge.
Félix-Antoine Tremblay : [00:20:35] Bien, clown blanc, clown rouge.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:20:36] Yin et yang. Mais bref, fait que tu compensais un peu pour l'anxiété de ton ex.
Félix-Antoine Tremblay : [00:20:40] Oui, oui. Mais tsé, je pense qu'on était vraiment complémentaires à plusieurs niveaux. C'est sûr qu'il y avait des moments où, moi, j'avais un petit vertige, mais j'ai jamais douté du fait que j'étais dans le bon choix d'avoir acheté un duplex, puis de le rénover.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:20:56] Fait que tu vis bien avec le stress de ça. Après, c'est quoi le principe premier. Condo sur plan. Après ça, on vend ça puis le duplex?
Félix-Antoine Tremblay : [00:21:02] Exact. Dans le fond, j'ai eu mon premier condo sur plan. J'étais célibataire à ce moment-là. J'ai eu mon condo, j'ai habité dedans pendant trois ans, j'ai rencontré mon ex. On a habité dans ce condo-là pendant deux ans. Ensuite de ça, on a décidé de le vendre pour racheter ensemble un condo sur plan.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:21:18] Ah oui, OK, deux fois.
Félix-Antoine Tremblay : [00:21:19] Oui, qu'on me revendu après seulement un an parce qu'on était comme « Non, c'est pas ça notre projet ». Puis là, on a fait comme all-in. On a décidé d'acheter un duplex de 1900. Les murs, les fenêtres, le toit, tout, là. Tu peux même pas imaginer à quel point il restait plus rien de cet immeuble-là. Oui. Mais j'ai adoré ça. J'ai adoré ça. Puis tu vois, ce duplex-là, un peu comme toi, m'a permis d'avoir accès à un chalet. Fait que moi, pendant la pandémie, ma mère est décédée. Puis tout de suite après, j'étais comme, je savais que je voulais un chalet, je savais que j'avais cet appel-là, en venant de Chicoutimi, d'avoir un terrain à quelque part, loin dans le bois, puis entendre rien d'autre que des oiseaux. Ça fait que d'avoir ce duplex-là m'a permis de faire un levier pour pouvoir avoir le chalet.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:02] Suite des idées. C'est ça qui revient souvent.
Félix-Antoine Tremblay : [00:22:04] Bien tsé, c’est parce qu'à un moment donné…
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:05] Voir à long terme.
Félix-Antoine Tremblay : [00:22:05] Mais tsé, je t’entendais parler tantôt, puis il faut quand même mentionner qu'on est extrêmement privilégiés, tsé. Et puis, moi je me pince à tous les jours.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:12] Vous êtes aussi organisés, par exemple.
Félix-Antoine Tremblay : [00:22:14] Oui, mais quand même.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:14] Mais tu me l'as dit, tu viens d'un milieu plus… pas aisé, toi non plus. Vous l'avez fait votre chance quand même.
Félix-Antoine Tremblay : [00:22:20] Bien tout à fait, mais je pense que tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:22] Mais quand même.
Félix-Antoine Tremblay : [00:22:22] Je pense que tout est possible à la hauteur de nos possibilités là, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:26] Tsé, on n’est pas tous égaux dans ce sens-là.
Félix-Antoine Tremblay : [00:22:28] Exactement. Mais tsé, moi je me souviens, j'ai travaillé en restauration pendant sept ans pendant que j'étais à l'école de théâtre, puis je pilais mes 20 piastres cachés dans un tiroir en me disant à chaque 1000 piastres, je m'en vais le déposer dans un compte. Ça, c'est pour m'acheter un condo.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:39] Hé allô! On est vraiment différents, là. Le sentiment que vous décrivez quand vous parlez d'acheter des maisons, moi c'est là. C'est le côté sombre de la force. Mais c'est un peu métaphysique comme question, mais : qu'est-ce que ça vous fait? Tsé, les gens qui, admettons, ont un premier tattoo, puis là à un moment donné, je sais pas ce que l'encre leur fait dans la peau, dans le sang, à un moment donné, c'est comme on dirait que vous parlez d'avoir un nouveau tattoo, là. C’est pas banal.
Félix-Antoine Tremblay : [00:22:57] Mais, je pense que c'est équivalent à ça.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:58] C'est quoi? Pouvez-vous me le décrire, le sentiment?
Félix-Antoine Tremblay : [00:23:02] Moi, je vous écoute parler là, puis en toute transparence, il y a trois minutes avant d'entrer ici, j'étais sur Centris en train de magasiner.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:23:09] C'est ça. Vous êtes… OK, c'est ça.
Félix-Antoine Tremblay : [00:23:10] Je regarde déjà toujours, j'ai quelque chose. Puis c'est drôle, parce que je ne sais pas si tu le vois comme ça, mais je pense qu'avec ta maison dans les Laurentides, tu l'as pensé comme ça. Mais moi, j'ai jamais fait les rénos en me disant je veux revendre. Je rénovais en me disant : c'est ma maison, je veux l’habiter.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:23:26] Instant présent quand même.
Félix-Antoine Tremblay : [00:23:26] C'était pas le but, de faire de l'argent. C'était pas le but de la mettre belle pour la revendre, puis rapidement. J'ai habité cette maison-là avec beaucoup d'amour, en me voyant dans le futur dans ce duplex-là. Puis je pense qu'à un moment donné vient un moment où tu fais « Ah, je pense que je veux y retourner », simplement.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:23:46] Ça revient comme le printemps.
Félix-Antoine Tremblay : [00:23:48] Tsé. Demande à quelqu'un qui se pitche en bas d'un avion pour faire du parachute plusieurs fois par année.
Marina Bastarache : Mon chum.
Félix-Antoine Tremblay : C'est comme « Ah! » Bien c'est ça, exactement. Tu es comme « bien, pourquoi tu refais ça? Tu as réussi à survivre à ça? » Bien, parce que ça me manque.
Anne-Élisabeth Bossé : Ça me fait tic-tic-tic.
Marina Bastarache : [00:23:59] Moi vois-tu, c'est quand même différent. Moi, je vais réfléchir à, ah, j'ai envie de ça parce que je trouve ça beau, parce que je trouve ça pratique, ergonomique, tout ça. Mais je réfléchis tout le temps, la cartésienne à…
Félix-Antoine Tremblay : Oui! À la revente.
Marina Bastarache : C’est ça, à la revente. Si je fais ça, c’est-tu un bon move?
Félix-Antoine Tremblay : [00:24:15] Il y a toujours une petite pensée de ça.
Marina Bastarache : Toujours!
Félix-Antoine Tremblay : Mais je pense que…
Marina Bastarache : [00:24:18] Mais je le fais pour moi, avant toute chose.
Félix-Antoine Tremblay : [00:24:19] C'est ça, exactement!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:24:20] Pour le bonheur.
Félix-Antoine Tremblay : [00:24:21] Oui. Dans le côté pratico-pratique, il faut quand même penser à long terme, à se dire peut-être qu'à un moment donné, ça ne sera plus ça notre maison.
Marina Bastarache : C'est ça.
Félix-Antoine Tremblay : [00:24:29] Mais moi, dans le temps réel, je le fais comme si j'allais mourir dedans, là, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:24:32] Oui, oui, avec passion, puis avec le cœur plein tout le temps.
Félix-Antoine Tremblay : Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:24:36] Mais, il faut quand même être à l'aise à parler d'argent. Moi, j'ai comme quelque chose avec l'argent. J'aime pas ça, je fais mes impôts de même, je regarde pas.
Félix-Antoine Tremblay : Oui, moi aussi je suis pareil.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:24:43] Mais quand il est question de maison, non seulement avec ton ex, avec ton chum, vous devez parler de finances. Il faut être capable de regarder l'argent dans les yeux, là, c’est ça que je veux dire. Ça fait que vous êtes à l'aise avec ça. C’est des grosses sommes là, tsé.
Félix-Antoine Tremblay : [00:24:52] Bien, je te dirais que oui. Moi, je ferme un petit peu mes yeux là-dedans.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:24:55] Des fois, on ferme un peu les yeux, puis c'est correct.
Félix-Antoine Tremblay : [00:24:57] Je suis comme zoup! Parfait. OK, ça il faut faire ça. Ça, il faut faire ça. Ça, il faut faire ça. Je suis conscient des montants, je suis conscient de ce que ça implique. Mais à un moment donné, évidemment, on a un budget. Tsé à un moment donné, tu te dis, tu as 150 000, admettons, pour rénover un duplex, pour faire deux étages, faire le toit, la fondation.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:25:16] C’est ça. Ça va vite.
Félix-Antoine Tremblay : [00:25:16] Ça va vite, mais rapidement, il y a des choix qui se font. Tsé, on dirait qu’il y a comme…
Anne-Élisabeth Bossé : [00:25:21] Le cerveau se met à la bonne place, puis.
Félix-Antoine Tremblay : [00:25:23] Tu avances dans le tunnel, puis à un moment donné, tu es comme « ah, tu pensais que tu allais tourner à droite? C'est pas grave ». OK, finalement le terrazzo puis les retombées du comptoir puis du plus, tu fais « OK, c'est pas grave », tu sais où couper, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:25:34] Oui, oui, oui.
Félix-Antoine Tremblay : [00:25:34] Je le vois un peu comme ça, moi.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:25:35] En mode solution.
Félix-Antoine Tremblay : [00:25:36] Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:25:37] Un peu comme quand tu as un enfant, j'imagine, aussi. Tu peux pas tout prévoir, puis à un moment donné, il y a comme un instinct qui embarque, puis tu fais « ah ». À un moment donné, tu prends des décisions.
Félix-Antoine Tremblay : [00:25:43] Comme dans le traffic. Tu es dans ton char, là, tu as une heure et demie de route à faire et puis, là à un moment donné, ça jam là. Bon, pas grave, je vais prendre le petit rang. Zip, zip, zip. C'est un peu plus long, mais c'est pas grave. Là oups, tu reviens.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:25:51] Non tu vois, moi je fige dans le un trafic, fais rien du tout. Vous pensez que c'est naturel.
Félix-Antoine Tremblay : [00:25:55] Tu es quand même une conductrice assez récente aussi.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:25:56] C'est très récent. Oh oui!
Félix-Antoine Tremblay : [00:25:59] As-tu contribué un peu à tes rénos d'une façon?
Marina Bastarache : [00:26:03] Bien admettons… j'ai contribué.
Félix-Antoine Tremblay : [00:26:03] Non, non, mais…
Marina Bastarache : [00:26:05] Je peinture les moulures, là. Mais tsé, dans le sens que, moi, je suis plus comme les idées, la gestion comme tu disais, m'assurer que ça aille bien, checker que tout soit bien fait. Mais vraiment, moi je suis du genre à me clouer un pied, tsé. Tsé que tu dis genre comment c’est possible.
Félix-Antoine Tremblay : Mais chacun ses forces aussi. C’est bien correct!
Marina Bastarache : Ah mon Dieu, j’ai tellement essayé! Le nombre de fois que, dans ma vie, je me suis dit « Mon père là, il est dans construction, je suis capable de poser une tablette, moi. Il y en a pas de problème. Le nombre de fois que tout a sacré le camp à terre, genre. Puis je suis comme « Bien, j'ai mis mes ancrages, mais là j'ai regardé il était où mon beam. J’ai tout fait! J’ai tout fait! » Ça fonctionne pas.
Félix-Antoine Tremblay : [00:26:38] Moi, si tu veux que je te rassure, moi mettre un ancrage, ça n'a jamais tenu.
Marina Bastarache : [00:26:42] Ça tient pas!
Félix-Antoine Tremblay : [00:26:42] Ça tient pas. Je sais pas ce que ça prend comme compétence pour réussir à mettre un ancrage. Ça a donc l'air facile. Tout le monde est capable de mettre ça, ça sort tout le temps.
Marina Bastarache : Ça sort!
Félix-Antoine Tremblay : Mon porte-rouleau de papier de toilette, ça prenait deux ancrages pour le mettre. Non, il est toujours à 45, ça fait un an et demi de ça que je suis dans mon condo.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:26:56] Moi, ça va être ça. Ça va être ça, puis il va mourir de même.
Félix-Antoine Tremblay : [00:26:58] Mais ce que je trouve cool, c'est que toi, tu as une construction neuve, c'est ça ton gros bagage. Moi mon duplex, là, c'est pratiquement moi qui l'a démoli. J'ai arraché les murs, avec de l'aide évidemment de mon ex et puis des amis, mais je trouvais ça intéressant d'apprendre comment est faite ma maison.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:27:16] Les deux mains dedans, là.
Félix-Antoine Tremblay : [00:27:17] Oui. Tu parlais de Lou qui a comme un respect de l'histoire de la maison.
Marina Bastarache : Full!
Félix-Antoine Tremblay : Bien pour moi aussi, il y avait quelque chose de ça, de voir comment mes murs sont faits, de qui a construit ça, comment la personne a construit ça.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:27:29] C'est touchant quand même, c’est vrai. Tu ouvres le mur, il y a de la petite laine dedans, il y a quelqu'un qui a mis ça.
Félix-Antoine Tremblay : [00:27:32] Oui, du crin de cheval.
Marina Bastarache : [00:27:33] Lou, justement quand on a construit la maison, il m'a dit « eille en dessous d'une des marches d'escalier, on pourrait laisser un mot. Comme ça, si jamais il y a quelqu'un… »
Félix-Antoine Tremblay : [00:27:38] On l’a fait aussi!
Marina Bastarache : Ah oui!
Félix-Antoine Tremblay : L’as-tu fait?
Marina Bastarache : Je sais plus si on l’a fait.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:27:40] Mais tsé, c'est cute là, tu comprends? Adorable ou quoi.
Marina Bastarache : Je suis comme « ah… »
Félix-Antoine Tremblay : [00:27:47] Bien, on laisse un peu des traces de. Tsé, il y a quelque chose de tellement émotif dans l'achat d'une maison, dans la rénovation d’une maison.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:27:52] Dans la vente aussi.
Félix-Antoine Tremblay : [00:27:53] Oui. Puis un condo, peu importe, là, tsé, il y a quelque chose d'émotif. Tu choisis d'habiter là. À un moment donné, tu habites plus là. Il y a des gens qui vont avoir des enfants là, qui vont vivre leurs joies, leurs peines, leurs deuils là-dedans. Il y a quelque chose de très, très émotif pour moi dans « habiter une maison ». Puis je pense qu’il faut respecter, bien dans le cas où moi c'était un duplex de 1900, il faut respecter l'histoire de la maison qu'on s'approprie, tsé.
Marina Bastarache : [00:28:18] Bien, ça va faire aussi que le design va fitter.
Félix-Antoine Tremblay : Tout à fait.
Marina Bastarache : Tsé dans le sens, si tu as une maison de 1900, tu peux pas faire quelque chose comme si elle était 100 % neuve.
Félix-Antoine Tremblay : Non.
Marina Bastarache : [00:28:25] Tsé, il y a des trucs qui vont rester, même si tu refais la toiture.
Félix-Antoine Tremblay : [00:28:28] Puis volontairement aussi. Tsé, moi, j'ai choisi de garder des affaires, des poutres. Tsé, on construit plus les maisons comme ça, avec des poutres de douze pouces empilées comme ça. Tsé, moi.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:28:37] Par choix là.
Félix-Antoine Tremblay : [00:28:38] Bien à tout prix. Il faut voir ça, là. Il y a quelqu'un, il y a un monsieur tout seul probablement qui a mis ça de ses blanches mains en 1900 avec des clous.
Marina Bastarache : [00:28:46] Et on se rappelle que nous, on ne peut pas mettre d'ancrages, on n’est pas capables. Tablette, rouleau de papier de toilette : pas capable.
Félix-Antoine Tremblay : [00:28:52] Je veux rien savoir.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:28:53] Qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui veut s'embarquer là‑dedans, toi qui est notre pro autour de la table?
Félix-Antoine Tremblay : [00:28:56] Bien, tu veux-tu ma réponse émotive ou ma réponse pragmatique.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:29:01] Qu'est-ce tu en penses? Émotive, please, pour commencer.
Félix-Antoine Tremblay : [00:29:03] Bien, foncez, foncez, foncez, foncez, faites-le.
Anne-Élisabeth Bossé : Go, go, go! Vraiment.
Félix-Antoine Tremblay : Hésitez pas! Même si… tsé, je t'écoutais aussi. Même si vous pensez qu'à un moment donné c'est irréalisable, commencez à envisager le réalisable, puis faire les choses pour que ça arrive. Puis là, j'ai l'air, tsé, genre on dirait que je suis le Dalaï-lama.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:29:18] Non, arrête, c'est inspirant là!
Marina Bastarache : Non, mais c’est vrai, c’est ça!
Félix-Antoine Tremblay : [00:29:19] Non, mais c'est vraiment ça, tsé. Puis le faire aussi à la hauteur de ce qu'on est capable de faire. Puis pour moi, tsé prendre soin de son espace, puis l'embellir, puis l'améliorer et puis se sentir bien dedans, c’est pas nécessairement acheter et puis flipper une maison. Ça peut être juste peinturer sa cuisine, puis changer les poignées, puis faire des petites affaires qui font que ça donne de la valeur. Ça encadre ton quotidien de positif, puis de quelque chose qui t'inspire.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:29:43] Mais notre maison, c'est nous aussi.
Félix-Antoine Tremblay : [00:29:44] Oui, c'est ça exactement. Puis ma réponse pragmatique, ça serait : il faut pas d'orgueil. Il faut pas d'orgueil, autant dans le chemin où il faut que tu prennes des décisions et que tu laisses tomber certaines affaires. À un moment donné, quand tu as des idées, tu as une idée dans la tête de ta chambre le walk-in, il va être là, puis ça, la porte va être là, puis la fenêtre va être de même. Puis quelqu'un dit « non, mauvaise idée », puis que tu as ça dans ta tête, il faut que tu lâches prise puis que tu fasses « Parfait. Je vais vraiment m’en remettre aux autorités compétentes ».
Anne-Élisabeth Bossé : [00:30:12] Parce que tu vas te rendre compte que ta porte elle ouvre dans le mur. Il y a quelque chose que tu as pas vu venir, là.
Félix-Antoine Tremblay : Exactement!
Anne-Élisabeth Bossé : Ah bien, je peux pas ouvrir mon garde-robe.
Félix-Antoine Tremblay : [00:30:18] Oui, je dirais il faut du lâcher-prise. Bien c'est encore émotif, mais qu'est-ce que tu veux.
Marina Bastarache : [00:30:22] Bien oui, mais pour une construction neuve là, moi un grand conseil que j'avais reçu et que je donnerais à tout le monde. En fait, deux grands conseils. Numéro un, tu penses que ça va coûter X, ça coûte jamais X. Il faut budgéter 5 à 10 % quasiment de plus. C'est comme, ayez ça dans vos coffres en stand-by. C'est un fait. Ça prend du temps. Ça prend du temps. Tsé, moi au début, je me disais bien si entre sur plan, par exemple un condo neuf, sur plan puis une fois construit, ça prend tant de valeur que ça, pourquoi c'est pas tout le monde qui fait construire, tsé?
Anne-Élisabeth Bossé : Bien oui?
Marina Bastarache : Bien, c'est qu’il faut que tu aies de la liquidité pendant la construction, pendant que tu habites ailleurs. De un. Fait qu’au niveau de l'argent. Puis ça prend du temps.
Anne-Élisabeth Bossé : Il faut que tu tolères.
Marina Bastarache : Il faut que tu ailles gérer ton projet. Tsé, surtout une construction de maison, une autoconstruction, c'est il faut que tu sois là. Tsé je veux dire, moi des fois je me disais « Mais j'avais donc bien du temps avant de construire une maison ». Je passe tellement plein de temps.
Anne-Élisabeth Bossé : Plein de décisions tout le temps.
Marina Bastarache : [00:31:16] C’est des décisions, des appels, des soumissions, des courriels, il faut que tu ailles sur le chantier, du remagasinage parce que tu as oublié ça. Tsé, c'est comme, c'est tellement de temps. Mais moi, je trouve que ça en vaut la peine, vraiment.
Félix-Antoine Tremblay : Moi aussi.
Anne-Élisabeth Bossé : Mais je rajouterais : il faut que ça te tente.
Marina Bastarache : Il faut que ça te tente.
Félix-Antoine Tremblay : Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : Fais pas ça pour faire plaisir à quelqu'un.
Marina Bastarache : [00:31:32] Non, c'est ça. C'est des gros projets. Mais comme je te dis, je pense que nous deux, on se retrouve très, très bien là-dedans. Mais temps, argent, puis il faut que ça te tente, je pense que c'est trois, admettons, pour une construction complète de maison, ce serait les trois bases, là. Admettons.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:31:49] Hum! Moi, je pense qu'une de mes difficultés à parler de ça, c'est qu'il y a quelque chose où ça amène énormément de maturité. Puis je pense que devenir adulte, c'est pas évident pour tout le monde. Est-ce que vous considérez qu'il y a un avant, après achat en termes de feeling d'être un adulte, ou pas vraiment?
Marina Bastarache : Moi oui, honnêtement. Je me sens plus alerte, plus aiguisée. Tsé, c'était tellement un domaine que je connaissais pas que, là, on dirait que je suis plus confiante. Tsé, fait que ça amène des belles choses en moi, j'ai l'impression.
Anne-Élisabeth Bossé : Tu te surprends.
Marina Bastarache : [00:32:17] Je suis fière. Mon Dieu, je suis donc bien fière. La fille qui est pas capable de poser une tablette, câline, elle a construit sa maison. Puis elle est en train d’en flipper une autre. C'est écœurant, là, tsé. Ça fait que tout ça, je trouve que oui, ça amène ce… Tsé, je suis comme OK, je suis une femme, je suis une adulte, tsé. Je suis plus… même si j'ai mon petit cœur de gamine, bien tsé, je sais pas. Moi, ça me donne cette impression.
Félix-Antoine Tremblay : [00:32:36] Moi aussi. Il y a quelque chose, vraiment, qui relève de la confiance en soi. Tsé, il y a un côté très entrepreneurial à s'embarquer dans cette affaire-là. Puis si je me ramène, admettons, à mon 23 ans quand, admettons, je commençais à économiser en vue d'acheter mon premier condo, il y a quelque chose qui est… Oui, j'ai pogné quelque chose. J'ai pogné quelque chose de très structuré, de déterminé, de fonceur, de frondeur, d'un peu arrogant même, de faire comme.
Anne-Élisabeth Bossé : Faire confiance, go!
Félix-Antoine Tremblay : [00:33:04] Oui, puis tsé, les gens autour qui sont comment « voyons ». Tsé, je veux dire, j'avais pas le même rythme de vie que certains de mes amis, évidemment, parce que moi, j'avais un objectif. Tsé, ma mère me disait quand j'étais petit « Quand tu as une idée dans la tête, tu l'as pas dans le cul », bien, c’est encore ce que je garde.
Marina Bastarache : [00:33:16] Je me suis tellement fait dire ça aussi!
Félix-Antoine Tremblay : [00:33:16] C'est exactement ça.
Anne-Élisabeth Bossé : Mon Dieu! Vous êtes vraiment, OK, vous êtes vraiment de la même parenté.
Félix-Antoine Tremblay : [00:33:19] Exactement le genre de phrase que je me répète dans ce genre d'affaires là. Puis oui, je pense que j'ai pogné une coche d'assise puis de maturité avec ce projet-là.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:33:30] In a good way, là.
Félix-Antoine Tremblay : [00:33:32] Oui, oui, 100 %.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:33:33] Et pas : je croule sous les responsabilités financières, ça m'envahit. Au contraire, je suis fier de moi, puis je m'épanouis là-dedans.
Félix-Antoine Tremblay : [00:33:38] Vraiment. Je suis vraiment fier de moi.
Marina Bastarache : [00:33:40] Et toi, Anne-Éli?
Félix-Antoine Tremblay : [00:33:41] Là, tu nous regardes, tu es comme « Ah OK, oui »?
Anne-Élisabeth Bossé : [00:33:43] Non, mais moi aussi je suis fière de moi. Moi aussi, c’est vraiment pas naturel chez moi en plus, et puis ça me fait pas les papillons que ça vous fait. Mais c'est ça, l'anticipation du bonheur et le ratio anxiété que ça me crée, moi je suis pas gagnante. Mais, je fonce quand même parce que je veux me dépasser, puis je veux sortir de ma zone de confort, puis je trouve ça important dans la vie. Mais, c'est pas de tout repos. C'est pas… c'est ça. C'est moins.
Félix-Antoine Tremblay : C’est intéressant.
Anne-Élisabeth Bossé : Oui, mais je le fais quand même. Puis oui, il y a de la fierté.
Félix-Antoine Tremblay : [00:34:09] Moi, est-ce que je peux corroborer un compliment qui a été fait tantôt?
Anne-Élisabeth Bossé : [00:34:12] Zip, zap.
Félix-Antoine Tremblay : [00:34:13] C'est vrai que tes sourcils sont super beaux.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:34:15] De ma-gni-fiques sourcils!
Félix-Antoine Tremblay : [00:34:16] Je me suis perdu dans la perfection de tes sourcils.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:34:19] Combien de fois j'ai perdu le fil parce que je regardais les sourcils.
Marina Bastarache : [00:34:21] OK, vous me niaisez, là!
Félix-Antoine Tremblay : [00:34:22] Je te jure! C'est vraiment bien peigné. C'est droit, droit, droit. C’est fourni.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:34:24] C'est beau, c'est beau.
Marina Bastarache : [00:34:24] Je me suis forcée à matin, là.
Félix-Antoine Tremblay : Ça te va bien.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:34:27] Est-ce que c'est la personne à qui tu voulais rendre hommage, la maquilleuse? Non, OK. En terminant, c’est ça, je demande tout le temps ça à la fin des balados, si l'invité aimerait rendre hommage à quelqu'un. Des fois oui, des fois non. Il y a-tu quelqu'un.
Marina Bastarache : [00:34:38] Honnêtement, oui. La personne qui nous a le plus aidés dans notre construction de maison, et encore une fois, là dans notre réno de maison qui commence là, c'est le père de mon chum : Louis Tremblay. Qui est architecte retraité, qui est un passionné, qui a enseigné toute sa vie, qui veut nous enseigner, qui nous dit « Ah vos rénos, c'est le mois d'avril, puis mai, parfait. C'est déjà bloqué dans mon agenda, je suis avec vous tous les jours ». Mais, il va être là à tous les jours, tu comprends-tu?
Anne-Élisabeth Bossé : [00:35:03] Vous êtes chanceux, chanceux.
Marina Bastarache : [00:35:05] Chanceux? Tsé comme, je lui dis tout le temps : merci, merci, merci. Mais, je sais pas s'il sait à quel point je lui dis, tsé, merci.
Anne-Élisabeth Bossé : Ah bien, mon Dieu, j'espère qu'il va écouter ça. Ah bien merci. Merci Marina, merci Félix-Antoine.
Félix-Antoine Tremblay : [00:35:16] Un grand bonheur.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:35:16] Honnêtement, ça m'a tellement fait du bien cette discussion-là, et puis ça m'a enlevé plein d’insécurités et plein de peurs irrationnelles.
Marina Bastarache : [00:35:22] Fait que c’est pour quand, ta prochaine maison?
Anne-Élisabeth Bossé : Je pense que je vais acheter ici. Parce que je suis bien.
Félix-Antoine Tremblay : [00:35:26] Oui, mais ça t’irait bien. Beaux murs de béton.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:35:28] Moi, je peux vivre ici, là, j'ai tout ce qu'il me faut.
Félix-Antoine Tremblay : [00:35:31] Pour vrai, tout petit. Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:35:32] Vous restez à souper?
Félix-Antoine Tremblay : [00:35:33] Bien oui, avec plaisir! Qu’est-ce qu'on mange? Des petites pattes au pesto, quoi?
[00:35:39 Projet en habitation : avant de vous lancer…]
FIN DE TRANSCRIPTION
Marina Bastarache and Félix-Antoine Tremblay think back on their experiences of building and buying houses. Their contagious passion really impresses Anne-Élisabeth (their handy tips, too).
Animation : Anne-Élisabeth Bossé
Guests: Marina Bastarache and Félix-Antoine Tremblay
Resources:
Anne-Élisabeth Bossé : [00:00:00] Salut tout le monde! Je m'appelle Anne-Élisabeth Bossé et bienvenue au balado de Beneva : Ça arrive à tout le monde. Parce que Beneva, c'est vraiment du bon monde, on s'est fait aller le réseau de contacts pour créer des rencontres mémorables. À chaque épisode, je reçois un invité pour jaser de ce qui arrive dans sa vie. Acheter une maison, peu importe son âge, peu importe l'endroit où on vit, c'est toujours une grosse décision. On a peur de se tromper, il y a plein d'argent en jeu, c'est un engagement à long terme, on veut pas faire d'erreur. Bref, c'est pour ça que pour plein de monde, c'est difficile de se lancer. Pour en jaser, j'ai décidé d'inviter quelqu'un qui a les deux mains dedans présentement : Marina Bastarache. Et j'ai aussi invité Félix-Antoine Tremblay, le pro de l'achat de maisons, qui va nous donner quelques trucs. On part ça.
[00:00:40 INTRO]
Anne-Élisabeth Bossé : [00:00:46] Marina Bastarache.
Marina Bastarache : [00:00:47] Salut!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:00:47] Merci tellement d'être là. Tu as une chaîne YouTube, Tu es une animatrice télévision, Code F, jeune chef en mission, tu as ta marque de vêtements Nana the Brand. Mais surtout, tu as acheté une maison. Est-ce que c'était ton premier achat? Comment ça se passe? On rentre dans le vif du sujet.
Marina Bastarache : [00:01:02] C'est mon deuxième achat parce que, l'an passé en fait, c'était mon premier achat avec Lou. Lou, lui, avait déjà acheté un chalet. En tout cas.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:01:09] Lou est ton chum.
Marina Bastarache : Lou, c'est mon chum, pardon?
Anne-Élisabeth Bossé : Non, c'est correct, c'est juste ça.
Marina Bastarache : [00:01:13] Et donc c'est ça, l'an passé, avec mon chum on s'est achetés un terrain. On a bâti de A à Z. Son père, architecte retraité, tsé, on est quand même bien pluggés là, comprends-tu.
Anne-Élisabeth Bossé : Oui, vous aviez une bonne base.
Marina Bastarache : Oui, oui, exactement. Mon ami entrepreneur et mon père, qui est un ingénieur en électricité. Tsé, au niveau du topo, ça va bien.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:01:33] Bon déjà, tsé, on s'entend que, c'est ça, c'est pas tout le monde qui a cette chance-là. Mais quand même. Mais ça reste un gros move là, même si tu es super bien entourée.
Marina Bastarache : [00:01:39] Ça reste un gros move. Là on a construit à Tremblant, ça fait un an qu'on habite là, puis là on rebouge. On revient à Montréal, parce que honnêtement, c'était vraiment trop loin par rapport à nos rythmes de vie. Tsé, Lou, il est en tournage cinq jours semaine, je pense, sur la Rive-Sud. On habite à Tremblant. Explique-moi déjà comment on fait ça, là.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:01:58] Charmée par la beauté, la bucolie de Tremblant, mais c'est ça, pas pratique.
Marina Bastarache : [00:02:02] Exactement. Ça fait que là, on s'en retourne à Montréal. Et là, cette fois-ci, bien évidemment, on a acheté une maison qui existe déjà et, là, on embarque à la fin du mois, dans un deux mois de travaux assez intenses. Tsé, genre on fait tomber des murs, on bouge les divisions plancher, cuisine, salle de bain, on y va all-in.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:02:20] Fait qu'après un an, tu as réalisé que, bon, ce projet-là que tu as mis, tsé, que tu as mis de A à Z en branle là, ça fait pas.
Marina Bastarache : Non.
Anne-Élisabeth Bossé : On achète une maison.
Marina Bastarache : Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:02:27] Comment tu vis avec ces grands bouleversements-là? Est-ce que tu es quelqu'un qui encaisse bien ce stress-là? Est-ce que tu es faite pour ça ou, au contraire, tu haïs ça pour mourir?
Marina Bastarache : [00:02:34] Honnêtement, j'ai découvert que j'ai une grande passion pour construire ou flipper des maisons. Ça me passionne à un point qu'à un moment donné, j'ai regardé puis j'ai dit « Moi, j'ai-tu raté ma carrière dans le fond, puis c'était ça que je devais faire? »
Anne-Élisabeth Bossé : Tu soupçonnais pas que tu allais triper de même.
Marina Bastarache : Mais pas pantoute! Dans le sens, j'ai jamais étudié en design, je ne connais pas tant ça, la construction. Mais moi, je suis une fille de projets. Tsé, dans le sens, on vient de le dire, je suis entrepreneure, j'ai une marque de vêtements. Moi, j'aime qu'on me donne un défi. C'est comme « vas-y fille, gère ça, arrange-toi puis fais quelque chose avec ça ».
Anne-Élisabeth Bossé : [00:03:07] Ça fait que, prendre des risques, c'est pas quelque chose qui te fait peur dans la vie.
Marina Bastarache : Non.
Anne-Élisabeth Bossé : Non, hein?
Marina Bastarache : Non.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:03:11] Il y a-tu une zone dans ta vie où un peu plus ou?
Marina Bastarache : Il y a-tu une zone où ça me ferait plus peur… bien, non.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:03:16] Bien, mon Dieu, mais c'est génial!
Marina Bastarache : [00:03:19] Je sais pas si c'est génial ou si c'est complètement fou, mais c'est comme, c'est ça. On dirait que je vois quelque chose, je vois une opportunité et puis, moi, il faut que je la saisisse coûte que coûte puis on embarque les deux pieds là-dedans. On y va all-in. Et puis, on dirait que je suis certaine qu'au final, je vais m'en sortir gagnante. Je sais pas pourquoi.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:03:37] Même, admettons, quand il arrive des imprévus. Parce que là, tu as construit une maison, il y a dû avoir des petits pépins. Y a-t-il eu des petits pépins?
Marina Bastarache : [00:03:44] Le plus grand pépin, OK, moi je ne savais pas que gérer un terrain, c'est ça qui coûte cher. Moi, je me disais : un comptoir de cuisine, c'est ça qui coûte cher. Non, non, non, non, non.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:03:53] Qu'est-ce qui coûte cher?
Marina Bastarache : [00:03:53] De la terre, OK. Nous OK, je t'explique juste le truc, on a acheté un terrain en pensant que c'était un plateau naturel, donc facile à construire puisqu'il y a un plateau.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:04:03] Oui, les grandes plaines de Tremblant, comme on dit.
Marina Bastarache : C’est ça, exactement. On a défriché, OK, la pente pour arriver chez nous, elle est grosse de même. Fait que là, en partant là, bouger la terre pour faire quelque chose d'égal, bien, on avait un excédent je pense de 50 000. Pour bouger de la terre!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:04:20] Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe! Tu me dis ça là, regarde ça. Moi ça, excédent de 50 000, moi ça se passe pas bien là.
Marina Bastarache : [00:04:26] Bien, c’est ça. Mais moi sur le coup, j'ai fait « bien, c'est bien beau qu’on a un excédent de 50 000, mais on va le prendre où, le 50 000 » tsé, admettons? Nous, encore une fois, bien on a eu la chance d'avoir des gens qui nous ont aidés. Fait que finalement, la céramique, bien tu vois, c'est mon père avec le père de Lou, avec mon chum au lieu d'engager. Tsé, il y a beaucoup de choses qu'on a fait nous-mêmes, parce qu'au début du projet, encore une fois pour gérer la terre avec une pelle, oui, 50 000 d'excédent.
Anne-Élisabeth Bossé : Hé peanut!
Marina Bastarache : [00:04:51] Ça, j'avoue que je me disais « ah, je l'avais pas prévu celle-là, admettons ». Mais non, vraiment pas!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:04:58] Mais ça, c'est pas pire. Mais après ça aussi là, on parle juste de la terre, mais après ça, la maison. Tu sais, j'imagine que plomberie...
Marina Bastarache : [00:05:01] Mais le reste, ça s’est bien passé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:05:02] Électricité, tout ça, il y a pas eu de?
Marina Bastarache : [00:05:04] Mais oui, parce que quand tu construis neuf, à part la terre, là, il y a pas grand-chose que tu peux pas prévoir. Tu as le contrôle.
Anne-Élisabeth Bossé : Oui. Tu as pas de mauvaise surprise, là.
Marina Bastarache : Exactement.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:05:13] C’est pas comme tu soulèves une planche, c’est tout noir en dessous, là.
Marina Bastarache : Non, non, c’est ça, là. C’est ça. Versus là à Montréal, on gère pas de la terre. Mais quand on va faire tomber des murs, on sait pas ce qu'on peut trouver.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:05:22] Who knows! Mais mon Dieu, qu’il y ait un stress, c'est pas grave, on se met en mode débrouillardise,
Marina Bastarache : [00:05:27] Full! Vraiment. En mode action-réaction. Moi, je suis cette personne-là. OK, il vient de se passer là, c'est pas la nouvelle qu'on espérait. Qu'est-ce qu'on fait? Sur quoi on peut agir, réagir, puis ajuster, tsé? Ce qu'on peut pas changer, on peut pas le changer, ça sert à rien de s'énerver avec ça. C'est fait. OK, c'est tout, on regarde de l'avant, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : Très bon mindset. Mais c'est fou, tu as vraiment l'air d'être fait pour ça. Mais tu as attendu à quel âge avant d'acheter? Qu'est-ce qui t’a poussée? Parce que pour moi, acheter c'est comme devenir adulte.
Marina Bastarache : [00:05:49] Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:05:55] Est-ce que c'est quelque chose que tu as voulu retarder dans ta vie, ce feeling, le petit coup de maturité que ça donne d’acheter?
Marina Bastarache : [00:05:59] Bien en fait, plus jeune, tsé, j'avais vraiment pas beaucoup de sous. Fait que moi, j'habitais dans mon appartement miteux de l'Est de la ville de Montréal. Très, très Est, admettons. Puis je pilais mon cash en me disant « bien un jour, je vais avoir un beau cashdown, tsé ». Fait que j'ai habité, je pense, huit ans dans mon appartement miteux.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:06:16] En mode en mode économe.
Marina Bastarache : [00:06:17] En mode économe. En mode « moi je mets de l'argent de côté pour, un jour, pas être serrée à la gorge ». Tsé, c'était ça.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:06:22] Tu es bonne! Tu es jeune là, pour être…
Marina Bastarache : Fait que, tsé. Mais c'est ça. On dirait que quand j'étais jeune, je me disais « ah, j'aime pas le risque ». Tsé, je veux dire, moi j'ai un bac en comptabilité parce que je me suis dit « je vais être CA ».
Anne-Élisabeth Bossé : [00:06:32] Tu as un bac en comptabilité?
Marina Bastarache : [00:06:30] Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : Tiens, tiens!
Marina Bastarache : [00:06:35] Puis je me suis dit « Moi je vais être CA, je vais faire les impôts des gens, je manquerai jamais d'argent ». Tu comprends?
Anne-Élisabeth Bossé : [00:06:35] Oui!
Marina Bastarache : [00:06:40] Moi, c'était ça, là, le topo de ma vie. Puis à un moment donné, bien l’appart miteux, puis le bac en comptabilité, je me suis rendue compte que peut-être que j'aspirais à d'autre chose que ça.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:06:47] Ça peut peut-être goûter plus sucré que ça, la vie, un peu.
Marina Bastarache : [00:06:50] C'est ça, c'est ça. Puis tsé, regarde, aujourd'hui, je me suis tellement écœurée de faire de la comptabilité, je ne fais même pas ma tenue de livre. Moi, je pogne toutes mes factures, je mets ça dans un paquet de même, donne ça à ma comptable. Oui, c'est ça.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:07:00] OK, fait que OK, c'est pour ça. Mais fait que, tu as le sens des responsabilités.
Marina Bastarache : Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : Puis tu as attendu parce que tu voulais comme être sûre d'avoir assez de sous et tu voulais être solide financièrement avant de faire ça.
Marina Bastarache : [00:07:10] C’est ça. Ça m’insécurisait, puis puisque tsé, j'ai eu des relations, admettons de deux ans, un an, trois ans, j'avais pas de relation que je me disais… Tsé, j'ai des amis qu'en jeune vingtaine, déjà, ils étaient dans quelque chose de stable, qui faisaient des projets à deux. Moi, j'avais pas ça. Fait que je me disais « bon bien là, il faut que j'aille les reins solides si moi je m'embarque dans quelque chose, tsé ».
Anne-Élisabeth Bossé : [00:07:25] Oui. Mais finalement, tu as pas fait ça seule.
Marina Bastarache : [00:07:29] Finalement, j'ai pas fait ça seule.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:07:30] Tu as rencontré quelqu'un avec qui tu t’es dit : c'est assez solide pour qu'on aille de l'avant.
Marina Bastarache : [00:07:35] C'est parce qu'aussi, tsé, il y a beaucoup de responsabilités comme tu dis, qui viennent avec une maison. Puis tsé, moi admettons, tout l'extérieur d’une maison, à quel point ça ne m'intéresse pas, admettons.
Anne-Élisabeth Bossé : Regarde! Genre je te feele là.
Marina Bastarache : Tsé, admettons moins 1000 tellement que ça m'intéresse pas. Fait que moi mon chum, je lui ai dit, lorsqu'il voulait qu'on se construise une maison, j'ai dit « Moi, il faut juste que tu saches une chose. Gérer le terrain, je ne ferais pas ça ».
Anne-Élisabeth Bossé : [00:07:55] Pas de petite pioche, pas de jardinage, il n'y aura pas de ça.
Marina Bastarache : [00:07:59] Je ne ferai pas ça. Tsé, à moins que, ah, un week-end ça me tente. OK. Mais je ne veux pas avoir l'obligation, à chaque semaine, d'arroser mes plantes, de tondre mon gazon, de changer ci... Oh mon Dieu! Non. Fait que lui, il était comme « C'est pas grave, moi j'aime ça ». Parfait! Alors nous avons un deal.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:08:15] Oui, mais là, c'est bien beau, parce qu'en couple justement, on peut… les forces d'un sont les faiblesses de l'autre. Mais, ça peut quand même être éprouvant. Je veux pas rentrer dans ta vie privée, mais c'est quand même une aventure de faire ça en couple, n'est-ce pas?
Marina Bastarache : [00:08:28] Tout le monde m'a dit…
Anne-Élisabeth Bossé : [00:08:30] Oh, tout le monde a dû te dire « C'est terrible, c'est terrible! »
Marina Bastarache : [00:08:33] Hi! Oh mon Dieu, attention! Mais honnêtement, Lou et moi, c'est ce genre de projet-là qui nous allume. Fait qu'on a pas de friction. Mais c'est aussi qu'on a de bonnes méthodes. Tsé, je te donne un exemple.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:08:46] Je veux tout savoir.
Marina Bastarache : [00:08:47] Lou, il veut pas faire des recherches. Tsé, moi admettons, j'adore le design, je suis des blogs de design, je fais des recherches tendances. Tsé comme, j'aime ça. Lou, il veut pas perdre son temps à faire ça, mais il veut quand même décider quelle tuile on met, puis quelle plomberie, tu comprends?
Anne-Élisabeth Bossé : [00:09:01] Mais ça, moi me frustrerait d'avoir fait toutes les démarches, puis à la fin, comme « ah, je l'aime pas celle-là? » « Oui, c'est parce que tu as pas vu tout le fou de l'iceberg.
Marina Bastarache : [00:09:07] Alors moi ce que je fais, je lui fais un beau board Pinterest avec juste des choses que j'aime. Et là, il sélectionne parmi ce que j'aime.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:09:15] Il peut pas choisir quelque chose que tu aimes pas, tu as fait la présélection.
Marina Bastarache : [00:09:18] Exactement. Puis, ça a de l'air qu'il aime mes goûts. Fait que tsé, il choisit à travers ça. Puis je suis comme « parfait, tu veux aller plus vers ça, pas de problème. J'aime tout », tu comprends? Ça fait qu'il y a pas de « OK, on est complètement, moi je suis à droite, toi tu es à gauche ». On va pas là.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:09:31] Mon Dieu, vous êtes vraiment inspirants, là, c'est vraiment de la belle méthode.
Marina Bastarache : [00:09:34] Je sais pas si on est inspirant ou c'est plus que je suis un peu une Germaine, mais écoute.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:09:37] Oui, mais une Germaine organisée. Tu sais où tu t'en vas, fait que c'est sécurisant quand tu as un tempérament un petit peu plus…
Marina Bastarache : [00:09:42] Tsé, même monétaire. Tsé Lou, c'est pas un gars de chiffres. C'est vraiment un esprit créatif.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:09:47] Moi je suis Lou. Moi je suis plus comme Lou.
Marina Bastarache : [00:09:48] Je suis certaine! Mais c'est vraiment, c'est pas pour rien aussi que vous êtes des bons comédiens, dans le sens vous êtes des créatifs, vous êtes des intuitifs.
Anne-Élisabeth Bossé : Des pelleteurs de nuages.
Marina Bastarache : [00:09:55] Oui. Mais tsé Lou, des fois il vient me voir. Là, le budget des rénos, là, je comprends plus. Je suis comme « Alors, je t'ai fait un Google Drive dans lequel tu as l'échéancier de travaux, le budget, les soumissions ». Moi, j'ai tout ça là, tu comprends-tu? Il est comme « OK ». Fait que là, je vais vérifier, je suis comme « Alors tu vois, on est toujours en dessous de notre budget, ça va super bien ». Il est comme « OK, good ». Tsé, tu vois, lui il a la petite panique qui va monter là pour les chiffres, il sait plus on est où. Je suis comme : tout est là.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:10:20] Bien, ça a quand même dû être difficile de s'admettre, après un an, que c'était pas ce que vous vouliez, Tremblant?
Marina Bastarache : [00:10:25] Honnêtement, ça nous a fait de la peine.
Anne-Élisabeth Bossé : Bien, je comprends!
Marina Bastarache : [00:10:27] Ça nous en fait encore, tsé. Puis je pense que ce qui est fabuleux, c'est que les acheteurs qui achètent notre maison de Tremblant, ils veulent en faire leur maison de vie. Tsé, ils sont un peu plus âgés que nous, puis ils sont comme : nous, on veut être ici jusqu'à tant qu'on aille...
Anne-Élisabeth Bossé : [00:10:37] Se déposer.
Marina Bastarache : [00:10:38] C’est ça. Fait que ça, ça nous rassure. Tsé, c'est quelqu'un qui veut pas nécessairement faire du Airbnb, c'est quelqu'un qui veut y habiter, qui va en profiter, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:10:45] C'est vrai que c'est important le legs d’une maison.
Marina Bastarache : Je sais pas.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:10:25] Je comprends, on veut pas que ça devienne un peu n'importe quoi.
Marina Bastarache : [00:10:49] Exact. Fait que ça, en toute franchise, ça nous a rassurés. Bon, est-ce que j'ai pas un peu le cœur brisé de laisser cette maison qu'on a imaginée, dessinée et construit de A à Z? Absolument. Mais je me dis « eille, là, on se rapproche de Montréal. On va être mieux, on va être moins dans le trafic ». Tsé, Lou et moi aussi, il y a des semaines où il était à Montréal, moi j'étais à Tremblant. Tsé, on était complètement déconnectés. Fait que pour toutes ces raisons, je sais qu'on va être mieux à Montréal, tsé. Mais est-ce que je suis complètement, comment je pourrais bien te dire ça, est-ce que ça me fait absolument rien? Non. Ça me fait de quoi.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:11:25] Mais on en parlait plutôt que l'anticipation du bonheur à venir est plus fort que ce que tu laisses derrière.
Marina Bastarache : [00:11:28] C'est ça. C'est comme le focus vers l'avant. Tsé, je me dis « Ah, je sais que je vais être mieux, je sais qu'on va être mieux ». Mais là, tsé, Lou est tellement découragé pauvre petit, parce que je lui dit « Ah ça, ça va être notre maison pour un moment ». Puis il est comme « De quoi, ça va être notre maison pour un moment? ». Je suis comme « Bien là, on redéménage à Montréal. Mais tsé, après ça, il y en aura une autre ». Puis il est comme « OK, il y en aura une autre? ». Je suis comme « Bien, je suis une femme de projet moi là, tsé! ».
Anne-Élisabeth Bossé : [00:11:49] Non, non, tu vas pas t'arrêter là, toi là! Est-ce que la difficulté, c'est pas de pas profiter de l'instant présent? Est-ce que tu sens que tu es toujours un peu un pied dans le futur?
Marina Bastarache : [00:11:56] Oui, je suis un peu ce type de personne qui… c’est pas que je suis malheureuse. En fait, je suis rushante tellement que moi je me lève le matin, puis je suis heureuse d'être en vie, admettons. Je suis aussi cette personne, tu comprends?
Anne-Élisabeth Bossé : Oui.
Marina Bastarache : [00:12:07] Puis là, tu as mon chum qui est un peu plus bourru à côté de moi, qui est comme « OK… » tsé. Mais c'est que je sais pas. C'est comme si je me dis « OK là, j'ai de l'énergie, là j'ai l'âge, là j'ai pas d'enfant, ça fait que est-ce que c'est pas le moment, justement, de donner tout ce que j'ai pour? » Peut-être qu'un jour je vais avoir des enfants et, puis là, ça me tentera plus de bouger comme ça là.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:12:26] Oui, oui, oui. Tu maximises l'énergie que tu as. Tu maximises ta situation.
Marina Bastarache : Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:12:30] Ah! C’est une belle façon de le dire.
Marina Bastarache : [00:12:32] Puis en plus, Lou travaille beaucoup, s'accomplit énormément. Moi je travaille beaucoup, je m'accomplis énormément. Fait que je me dis : on est là-dedans, on bouge vite, on réagit vite, on est là, là, fait que comme profitons-en.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:12:41] Le vent s'est levé, fait qu’on y va, ça circule, puis on n'arrête pas le progrès.
Marina Bastarache : [00:12:45] C'est ça. Mais je pense qu'un jour, oui, je vais dire OK, là c’est assez. Je m'assois ici et puis c'est correct, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:12:51] Oui, oui, oui. Mais c'est ça, c'est ton vrai mood, fait que c'est pas une façon de fuir là, c'est dans une façon d'être toi.
Marina Bastarache : [00:12:55] Genre.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:12:56] Mais qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui a peur de prendre des risques? Admettons, moi par exemple, quand j'ai acheté une maison il y a dix ans, la notaire a dit ça justement. « On se voit là, c'est votre premier achat. Nous nous reverrons plus tard ». J’ai dit « Non, non, moi je vais mourir là, là. Vous comprenez pas, je me resoumets pas à tout ça ». Puis finalement, bon, la vie a fait en sorte que moi aussi je suis dans ce processus-là. Mais c'est très, très éprouvant pour moi. Puis je me demande : quel conseil tu donnerais à quelqu'un qui est paralysé par la peur de faire ça?
Marina Bastarache : [00:13:19] Bien, je pense qu'en premier, c'est de cibler c'est quoi qui te fait peur. Est-ce que c'est un truc monétaire? Est-ce que c'est un manque de temps? C'est quoi qui te fait peur exactement? Puis ensuite, moi via mon organisation, c'est comme une façon de patcher. Je suis une petite nerveuse, je suis une petite stressée, tu comprends? Mais ça, ça calme et ça me fait avancer, tsé. Admettons, moi, bien justement plus jeune, j'avais moins d'argent, fait que c'est comme un truc que j'ai dans ma tête de « eille, je veux pas vivre une faillite, je veux pas manquer d'argent ». Tsé, j'ai très peur de ça. Qu'est-ce que je fais? Bien moi, je vais analyser le marché. Est-ce que c'est une bonne opportunité d'acheter cette maison-là? Qu'est-ce qui se vend autour? Tsé, et puis là, je vais faire « eille, oui, c’est une bonne opportunité ». J'y vais là-dedans. Chaque cenne que je vais mettre dans cette maison-là, je vais la récupérer quand je vais vendre. Tsé fait que moi, ça, ça me rassure de savoir que je fais pas juste jeter de l'argent par les fenêtres, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:14:07] Mais, il y a quand même toujours une part de risque.
Marina Bastarache : Absolument.
Anne-Élisabeth Bossé : Qu'il faut pour vivre avec. Il faut tolérer l'incertitude un peu quand même.
Marina Bastarache : [00:14:13] Bien c’est parce qu'en fait, tu auras jamais rien qui peut être grandiose, si tu vas pas un peu dans le risque.
Anne-Élisabeth Bossé : Ceux qui font rien, il leur arrive rien. C'est bien certain.
Marina Bastarache : Tsé, c’est ça, là. Fait que, mais moi, je trouve que ça m'aide, tsé, de savoir. Moi, c'est plus le côté monétaire, le côté opportunité, est-ce que j'en ressors gagnante. Bien, je fais mes listes, je fais mes budgets, je fais mes comparatifs. Puis là grâce à ça, je me dis « OK, ça marche, je m'en vais pas dans quelque chose complètement cinglé, tsé, j'y vais. Go! »
Anne-Élisabeth Bossé : [00:14:38] Bien on dit, c'est ça, j'entends qu'il faut prendre le taureau par les cornes, puis il faut pas se cacher en dessous de la couverture, faire comme « ah, je veux pas… » il faut comme regarder la réalité, puis c'est se rappeler que c'est faisable.
Marina Bastarache : [00:14:46] Puis c'est beau au final! Bien, se rappeler que c'est faisable dans le sens que, tsé, à Montréal, les maisons sont très chères. Puis moi, je me rappelle que mi‑vingtaine, je me disais « je pense que je serai jamais capable de m'acheter une maison à Montréal. Je ne pense pas que », tsé, c'est tellement dispendieux. Mais là, grâce à la construction de Tremblant.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:15:01] C’est ça qui a fait que tu as pu. OK.
Marina Bastarache : [00:15:02] Bien oui, absolument. Bien aujourd'hui, je suis capable de m'acheter une maison à Montréal avec mon chum. Tsé, je veux dire pour moi, c'est comme un rêve de petite fille que je me disais inatteignable, tsé. Puis là, finalement, j'ai ça. Tsé, c'est fou.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:15:14] Bien, tu avais de la suite dans les idées. Puis ça a été payant.
Marina Bastarache : [00:15:17] Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:15:17] Puis comment ça s'est passé, la visite de maison à Montréal? Est-ce que tu étais découragée, est-ce que tu as vu des affaires? Parce qu'il y a tellement de choses sur le marché.
Marina Bastarache : [00:15:24] C'est tellement drôle! Et ça, là, je te dis, Lou va sûrement écouter l'émission, puis là, ça, c'est… en tout cas, je le dis tout de suite, j'imite Lou. Lou, il rentre dans la maison « Ahhhhhhhh, wow, ça sent tellement l'art ici! Je sens vraiment que je vais pouvoir créer ». Ça, c’est mon chum, tu comprends?
Anne-Élisabeth Bossé : God feeling.
Marina Bastarache : [00:15:38] Puis moi, j’arrive, je suis comme « Hiiii! » Il y a des tapis à grandeur, OK. Il y a des divisions que je trouve qui ont pas rapport. Ah, il y a aucune chambre de fermée, il faut que je fasse fermer des chambres. Ah, la salle de bain des maîtres, pas fait, OK faut que je fasse ça. Moi je suis dans l'analyse. « Ça sent l'art! ». Ça, c'est mon chum. « Ça sent l’art, je sens vraiment que je vais pouvoir créer. En plus, on a des garages! Enfin là, on a ça. Wow! Babe, faut qu'on fasse une offre d'achat ». Ça, c'est mon chum. Moi, je suis comme : un instant.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:16:00] Moi je suis 100 % Lou, là. 100 % Lou. J'aime ça, on l'achète. Où est-ce qu’on signe? C’est beau ici!
Marina Bastarache : [00:16:04] Simple de même, je suis comme wô!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:16:04] Laissez-moi la chandelle là, c'est ça que j'aime. Tsé comme, des fois je focusse sur une affaire.
Marina Bastarache : [00:16:10] OK, vous êtes identiques. Parce que Lou, il a demandé « Est-ce qu'on peut acheter des tableaux ou des trucs? » Parce que tsé, nous en plus, c'était une succession. OK, fait que tsé, les gens partaient pas nécessairement avec tout et puis ils ont dit « Oui, oui, dites-nous qu'est-ce que vous voulez ». Fait que Lou, il a fait une liste, il encerclait ses images, là, qu'est-ce qu’il voulait.
Anne-Élisabeth Bossé : Parce que ça faisait partie.
Marina Bastarache : [00:16:25] Ça faisait partie, puis c'est comme une façon de faire comme perdurer la personne qui habitait là. Tsé Lou, il est très dans ça. Puis j'adore ça de lui. Pour vrai, je le trouve trop cute. Mais tsé, tu vois vraiment la cartésienne en moi qui est comme « OK, moi, faut que je fasse ça, il faut que je fasse changer ça. Voici ci ». Puis Lou qui est juste comme « Wow, je vais pouvoir créer ici, c’est fabuleux! »
Anne-Élisabeth Bossé : Ça sent l’art, tsé.
Marina Bastarache : Ça sent l’art!, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:16:10] Mais, on veut toute une petite Marina Bastarache dans sa sacoche pour faire « Un instant! Qu'est-ce qui se passe? Quelle année ici? »
Marina Bastarache : [00:16:51] C'est exactement ça, là!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:16:53] Oh mon Dieu, c'est vraiment très, très touchant et inspirant de t'entendre parler de de ça. Mais là, moi j'ai juste envie d'inviter un autre pro de l'achat de maison et de la rénovation à se joindre à nous. Félix-Antoine Tremblay. Tu restes avec nous, Marina, évidemment?
Marina Bastarache : [00:17:04] Absolument!
Anne-Élisabeth Bossé : Yé!
[00:17:06 TRANSITION]
Anne-Élisabeth Bossé : [00:17:07] Félix-Antoine Tremblay.
Félix-Antoine Tremblay : [00:17:09] Bonjour!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:17:10] Bonjourno! Comédien, animateur, Soirée Ma moto, OD dans l'Ouest, Zénith, Lover.
Félix-Antoine Tremblay : [00:17:16] Complètement Zénith.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:17:17] Tout ça. On fait de la radio ensemble. Animateur de Des idées de grandeur.
Félix-Antoine Tremblay : [00:17:21] Oui!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:17:21] Mais surtout, pro de l'achat de maison.
Félix-Antoine Tremblay : [00:17:24] Bien, c'est ça! C’est parce que là, je t'entendais tantôt un peu en diagonale, pro je sais pas, mais assurément passionné, et puis curieux et puis, tsé, avec un peu de bagage. Mais toi aussi je t'écoute parler, puis mon Dieu, on se connaît. Mais je savais pas tout ça de toi. C'est quand même assez étonnant.
Marina Bastarache : [00:17:37] Mais non, mais moi tu vois, c'est dans Passion poussière, je pense, que j'avais comme cru comprendre que, OK, tu aimais vraiment ça.
Félix-Antoine Tremblay : Oui.
Marina Bastarache : Mais je savais pas tu étais rendu où, justement, là-dedans.
Félix-Antoine Tremblay : [00:17:46] Moi à Passion poussière, avant Passion poussière, je savais pas que j'aimais ça tant que ça. Moi, c’est grâce à Sarah-Jeanne. Sarah-Jeanne Labrosse, qui m'a vraiment poussé en bas de la falaise, comme son oisillon nouveau-né là. Vole de tes propres ailes, ma belle!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:17:57] C'est comme ça que ça a commencé tout ça.
Félix-Antoine Tremblay : [00:17:59] Bien moi, en fait, je suis un acheteur de condos neufs sur plan. C'était ça mon...
Anne-Élisabeth Bossé : C’était ton premier achat.
Félix-Antoine Tremblay : [00:18:03] C’est premier achat, c'est mon premier achat. Je rêvais de ça. Un peu comme toi, moi j'étais comme… Je viens de Chicoutimi. Je viens d'une famille bien modeste. Le but, c'était de venir étudier en théâtre à Montréal, puis de réussir à gagner ma vie avec ce que je fais. Mais je me suis toujours dit : faut que je réussisse à m'acheter un condo ASAP, tsé, comme sécurité, comme…
Anne-Élisabeth Bossé : [00:18:21] T’ancrer quelque part, investir dans de la brique, tu peux pas te tromper.
Félix-Antoine Tremblay : [00:18:24] Tout le monde me disait : ça te prend un plan B. Ha, ha, Plan B, la série. Tout le monde me disait : ça te prend un plan B si tu veux être comédien. J'étais comme « Non, non, non » Moi, je vais faire d'autre chose, je vais trouver ma façon d'avoir mon plan B à moi ». Puis moi, c'était vraiment l'immobilier. Fait que quand je suis arrivé à Montréal, j'ai eu mes appartements, je suis allé à l'école. Puis éventuellement à 25 ans, j'ai acheté mon premier condo. Mais, j’achetais des condos neufs sur plan. Puis c’est là, à un moment donné…
Anne-Élisabeth Bossé : [00:18:44] Mais financièrement, ça devait quand même être une grosse…
Félix-Antoine Tremblay : [00:18:47] Bien, j'ai eu un bon coup de main. Mon papa m'a endossé, tsé, parce que vous savez ce que c'est, tsé, quand on est travailleur autonome, on a beau avoir un bon salaire, il faut quasiment se mettre à quatre pattes pour demander aux banques de nous prêter des sous.
Anne-Élisabeth Bossé : Ah non, on n’est pas des acheteurs de rêve, là, pour vrai.
Félix-Antoine Tremblay : [00:19:01] Non, non, non. Puis c'est ça. Fait que quand j'ai eu l'opportunité à un moment donné d'acheter un duplex, j’ai jasé beaucoup avec Sarah-Jeanne, puis Sarah-Jeanne me disait « Non, non, vas-y, fais-le, tu regretteras pas. Peu importe ce que tu fais, c'est un investissement ». Ce qu'elle me disait, c'est que « C’est pas un enfant. Tsé fait que si jamais ça marche pas, si jamais à un moment donné c'est trop dur, tu la revends, puis bye, bye ».
Marina Bastarache : [00:19:21] Bye. Mais admettons, quand tu l'as fait, tu étais-tu comme « Ahhhhh! Qu’est-ce que j’ai fait!! » Tu étais-tu en panique?
Félix-Antoine Tremblay : [00:19:25] Bien admettons, à l'époque, j'étais avec mon ex. Puis admettons, dans le yin et le yang de notre relation, j'étais 100 % le yin. Moi, j'étais le fonceur, j'avais pas peur, j'étais en confiance, je savais.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:19:37] En mode Bastarache.
Félix-Antoine Tremblay : [00:19:38] Bien, j'étais vraiment en mode Bastarache, complètement.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:19:40] Comme on dit par chez nous. Ma petite Bastarache dans la sacoche.
Félix-Antoine Tremblay : [00:19:44] Non, mais tsé, ça a toujours été ça un peu. Je me disais, si jamais ça fonctionne pas, je le revendrai. Si je suis trop serré, on le revendra. Fait que tsé, je...
Anne-Élisabeth Bossé : [00:19:51] Pas peur du risque.
Félix-Antoine Tremblay : [00:19:51] Pas peur du risque, pas peur des rénos. À un moment donné, on a flippé au complet. On a tout arraché. Il restait juste des colonnes, puis de la terre, puis quatre murs en brique. En dedans, c'était Beyrouth. Fait que je te dis, puis mon ex, c'était un autre niveau. Tsé, lui, il était un peu plus cartésien, plus stressé, plus…
Anne-Élisabeth Bossé : [00:20:12] Plus dans l’anxiété de ça.
Félix-Antoine Tremblay : [00:20:13] Bien, beaucoup plus réactif aussi à arracher des affaires, puis à voir ça complètement démembré.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:20:18] Mais je comprends, c'est pas banal là. Moi aussi, je veux dire, je bouge un truc électrique, je fais comme « eille, quand même? » Mon chum est comme « Non, non, ça va là ».
Félix-Antoine Tremblay : [00:20:27] As-tu peur du changement, Anne-Éli, il y a-tu quelque chose dont tu devrais nous parler?
Anne-Élisabeth Bossé : [00:20:29] Moi, mettre un dimmer, c'est une grosse affaire, OK là.
Félix-Antoine Tremblay : [00:20:31] Mais je comprends. Mais oui, fil blanc, fil noir.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:20:35] Clown blanc, clown rouge.
Félix-Antoine Tremblay : [00:20:35] Bien, clown blanc, clown rouge.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:20:36] Yin et yang. Mais bref, fait que tu compensais un peu pour l'anxiété de ton ex.
Félix-Antoine Tremblay : [00:20:40] Oui, oui. Mais tsé, je pense qu'on était vraiment complémentaires à plusieurs niveaux. C'est sûr qu'il y avait des moments où, moi, j'avais un petit vertige, mais j'ai jamais douté du fait que j'étais dans le bon choix d'avoir acheté un duplex, puis de le rénover.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:20:56] Fait que tu vis bien avec le stress de ça. Après, c'est quoi le principe premier. Condo sur plan. Après ça, on vend ça puis le duplex?
Félix-Antoine Tremblay : [00:21:02] Exact. Dans le fond, j'ai eu mon premier condo sur plan. J'étais célibataire à ce moment-là. J'ai eu mon condo, j'ai habité dedans pendant trois ans, j'ai rencontré mon ex. On a habité dans ce condo-là pendant deux ans. Ensuite de ça, on a décidé de le vendre pour racheter ensemble un condo sur plan.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:21:18] Ah oui, OK, deux fois.
Félix-Antoine Tremblay : [00:21:19] Oui, qu'on me revendu après seulement un an parce qu'on était comme « Non, c'est pas ça notre projet ». Puis là, on a fait comme all-in. On a décidé d'acheter un duplex de 1900. Les murs, les fenêtres, le toit, tout, là. Tu peux même pas imaginer à quel point il restait plus rien de cet immeuble-là. Oui. Mais j'ai adoré ça. J'ai adoré ça. Puis tu vois, ce duplex-là, un peu comme toi, m'a permis d'avoir accès à un chalet. Fait que moi, pendant la pandémie, ma mère est décédée. Puis tout de suite après, j'étais comme, je savais que je voulais un chalet, je savais que j'avais cet appel-là, en venant de Chicoutimi, d'avoir un terrain à quelque part, loin dans le bois, puis entendre rien d'autre que des oiseaux. Ça fait que d'avoir ce duplex-là m'a permis de faire un levier pour pouvoir avoir le chalet.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:02] Suite des idées. C'est ça qui revient souvent.
Félix-Antoine Tremblay : [00:22:04] Bien tsé, c’est parce qu'à un moment donné…
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:05] Voir à long terme.
Félix-Antoine Tremblay : [00:22:05] Mais tsé, je t’entendais parler tantôt, puis il faut quand même mentionner qu'on est extrêmement privilégiés, tsé. Et puis, moi je me pince à tous les jours.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:12] Vous êtes aussi organisés, par exemple.
Félix-Antoine Tremblay : [00:22:14] Oui, mais quand même.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:14] Mais tu me l'as dit, tu viens d'un milieu plus… pas aisé, toi non plus. Vous l'avez fait votre chance quand même.
Félix-Antoine Tremblay : [00:22:20] Bien tout à fait, mais je pense que tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:22] Mais quand même.
Félix-Antoine Tremblay : [00:22:22] Je pense que tout est possible à la hauteur de nos possibilités là, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:26] Tsé, on n’est pas tous égaux dans ce sens-là.
Félix-Antoine Tremblay : [00:22:28] Exactement. Mais tsé, moi je me souviens, j'ai travaillé en restauration pendant sept ans pendant que j'étais à l'école de théâtre, puis je pilais mes 20 piastres cachés dans un tiroir en me disant à chaque 1000 piastres, je m'en vais le déposer dans un compte. Ça, c'est pour m'acheter un condo.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:39] Hé allô! On est vraiment différents, là. Le sentiment que vous décrivez quand vous parlez d'acheter des maisons, moi c'est là. C'est le côté sombre de la force. Mais c'est un peu métaphysique comme question, mais : qu'est-ce que ça vous fait? Tsé, les gens qui, admettons, ont un premier tattoo, puis là à un moment donné, je sais pas ce que l'encre leur fait dans la peau, dans le sang, à un moment donné, c'est comme on dirait que vous parlez d'avoir un nouveau tattoo, là. C’est pas banal.
Félix-Antoine Tremblay : [00:22:57] Mais, je pense que c'est équivalent à ça.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:22:58] C'est quoi? Pouvez-vous me le décrire, le sentiment?
Félix-Antoine Tremblay : [00:23:02] Moi, je vous écoute parler là, puis en toute transparence, il y a trois minutes avant d'entrer ici, j'étais sur Centris en train de magasiner.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:23:09] C'est ça. Vous êtes… OK, c'est ça.
Félix-Antoine Tremblay : [00:23:10] Je regarde déjà toujours, j'ai quelque chose. Puis c'est drôle, parce que je ne sais pas si tu le vois comme ça, mais je pense qu'avec ta maison dans les Laurentides, tu l'as pensé comme ça. Mais moi, j'ai jamais fait les rénos en me disant je veux revendre. Je rénovais en me disant : c'est ma maison, je veux l’habiter.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:23:26] Instant présent quand même.
Félix-Antoine Tremblay : [00:23:26] C'était pas le but, de faire de l'argent. C'était pas le but de la mettre belle pour la revendre, puis rapidement. J'ai habité cette maison-là avec beaucoup d'amour, en me voyant dans le futur dans ce duplex-là. Puis je pense qu'à un moment donné vient un moment où tu fais « Ah, je pense que je veux y retourner », simplement.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:23:46] Ça revient comme le printemps.
Félix-Antoine Tremblay : [00:23:48] Tsé. Demande à quelqu'un qui se pitche en bas d'un avion pour faire du parachute plusieurs fois par année.
Marina Bastarache : Mon chum.
Félix-Antoine Tremblay : C'est comme « Ah! » Bien c'est ça, exactement. Tu es comme « bien, pourquoi tu refais ça? Tu as réussi à survivre à ça? » Bien, parce que ça me manque.
Anne-Élisabeth Bossé : Ça me fait tic-tic-tic.
Marina Bastarache : [00:23:59] Moi vois-tu, c'est quand même différent. Moi, je vais réfléchir à, ah, j'ai envie de ça parce que je trouve ça beau, parce que je trouve ça pratique, ergonomique, tout ça. Mais je réfléchis tout le temps, la cartésienne à…
Félix-Antoine Tremblay : Oui! À la revente.
Marina Bastarache : C’est ça, à la revente. Si je fais ça, c’est-tu un bon move?
Félix-Antoine Tremblay : [00:24:15] Il y a toujours une petite pensée de ça.
Marina Bastarache : Toujours!
Félix-Antoine Tremblay : Mais je pense que…
Marina Bastarache : [00:24:18] Mais je le fais pour moi, avant toute chose.
Félix-Antoine Tremblay : [00:24:19] C'est ça, exactement!
Anne-Élisabeth Bossé : [00:24:20] Pour le bonheur.
Félix-Antoine Tremblay : [00:24:21] Oui. Dans le côté pratico-pratique, il faut quand même penser à long terme, à se dire peut-être qu'à un moment donné, ça ne sera plus ça notre maison.
Marina Bastarache : C'est ça.
Félix-Antoine Tremblay : [00:24:29] Mais moi, dans le temps réel, je le fais comme si j'allais mourir dedans, là, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:24:32] Oui, oui, avec passion, puis avec le cœur plein tout le temps.
Félix-Antoine Tremblay : Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:24:36] Mais, il faut quand même être à l'aise à parler d'argent. Moi, j'ai comme quelque chose avec l'argent. J'aime pas ça, je fais mes impôts de même, je regarde pas.
Félix-Antoine Tremblay : Oui, moi aussi je suis pareil.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:24:43] Mais quand il est question de maison, non seulement avec ton ex, avec ton chum, vous devez parler de finances. Il faut être capable de regarder l'argent dans les yeux, là, c’est ça que je veux dire. Ça fait que vous êtes à l'aise avec ça. C’est des grosses sommes là, tsé.
Félix-Antoine Tremblay : [00:24:52] Bien, je te dirais que oui. Moi, je ferme un petit peu mes yeux là-dedans.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:24:55] Des fois, on ferme un peu les yeux, puis c'est correct.
Félix-Antoine Tremblay : [00:24:57] Je suis comme zoup! Parfait. OK, ça il faut faire ça. Ça, il faut faire ça. Ça, il faut faire ça. Je suis conscient des montants, je suis conscient de ce que ça implique. Mais à un moment donné, évidemment, on a un budget. Tsé à un moment donné, tu te dis, tu as 150 000, admettons, pour rénover un duplex, pour faire deux étages, faire le toit, la fondation.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:25:16] C’est ça. Ça va vite.
Félix-Antoine Tremblay : [00:25:16] Ça va vite, mais rapidement, il y a des choix qui se font. Tsé, on dirait qu’il y a comme…
Anne-Élisabeth Bossé : [00:25:21] Le cerveau se met à la bonne place, puis.
Félix-Antoine Tremblay : [00:25:23] Tu avances dans le tunnel, puis à un moment donné, tu es comme « ah, tu pensais que tu allais tourner à droite? C'est pas grave ». OK, finalement le terrazzo puis les retombées du comptoir puis du plus, tu fais « OK, c'est pas grave », tu sais où couper, tsé.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:25:34] Oui, oui, oui.
Félix-Antoine Tremblay : [00:25:34] Je le vois un peu comme ça, moi.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:25:35] En mode solution.
Félix-Antoine Tremblay : [00:25:36] Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:25:37] Un peu comme quand tu as un enfant, j'imagine, aussi. Tu peux pas tout prévoir, puis à un moment donné, il y a comme un instinct qui embarque, puis tu fais « ah ». À un moment donné, tu prends des décisions.
Félix-Antoine Tremblay : [00:25:43] Comme dans le traffic. Tu es dans ton char, là, tu as une heure et demie de route à faire et puis, là à un moment donné, ça jam là. Bon, pas grave, je vais prendre le petit rang. Zip, zip, zip. C'est un peu plus long, mais c'est pas grave. Là oups, tu reviens.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:25:51] Non tu vois, moi je fige dans le un trafic, fais rien du tout. Vous pensez que c'est naturel.
Félix-Antoine Tremblay : [00:25:55] Tu es quand même une conductrice assez récente aussi.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:25:56] C'est très récent. Oh oui!
Félix-Antoine Tremblay : [00:25:59] As-tu contribué un peu à tes rénos d'une façon?
Marina Bastarache : [00:26:03] Bien admettons… j'ai contribué.
Félix-Antoine Tremblay : [00:26:03] Non, non, mais…
Marina Bastarache : [00:26:05] Je peinture les moulures, là. Mais tsé, dans le sens que, moi, je suis plus comme les idées, la gestion comme tu disais, m'assurer que ça aille bien, checker que tout soit bien fait. Mais vraiment, moi je suis du genre à me clouer un pied, tsé. Tsé que tu dis genre comment c’est possible.
Félix-Antoine Tremblay : Mais chacun ses forces aussi. C’est bien correct!
Marina Bastarache : Ah mon Dieu, j’ai tellement essayé! Le nombre de fois que, dans ma vie, je me suis dit « Mon père là, il est dans construction, je suis capable de poser une tablette, moi. Il y en a pas de problème. Le nombre de fois que tout a sacré le camp à terre, genre. Puis je suis comme « Bien, j'ai mis mes ancrages, mais là j'ai regardé il était où mon beam. J’ai tout fait! J’ai tout fait! » Ça fonctionne pas.
Félix-Antoine Tremblay : [00:26:38] Moi, si tu veux que je te rassure, moi mettre un ancrage, ça n'a jamais tenu.
Marina Bastarache : [00:26:42] Ça tient pas!
Félix-Antoine Tremblay : [00:26:42] Ça tient pas. Je sais pas ce que ça prend comme compétence pour réussir à mettre un ancrage. Ça a donc l'air facile. Tout le monde est capable de mettre ça, ça sort tout le temps.
Marina Bastarache : Ça sort!
Félix-Antoine Tremblay : Mon porte-rouleau de papier de toilette, ça prenait deux ancrages pour le mettre. Non, il est toujours à 45, ça fait un an et demi de ça que je suis dans mon condo.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:26:56] Moi, ça va être ça. Ça va être ça, puis il va mourir de même.
Félix-Antoine Tremblay : [00:26:58] Mais ce que je trouve cool, c'est que toi, tu as une construction neuve, c'est ça ton gros bagage. Moi mon duplex, là, c'est pratiquement moi qui l'a démoli. J'ai arraché les murs, avec de l'aide évidemment de mon ex et puis des amis, mais je trouvais ça intéressant d'apprendre comment est faite ma maison.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:27:16] Les deux mains dedans, là.
Félix-Antoine Tremblay : [00:27:17] Oui. Tu parlais de Lou qui a comme un respect de l'histoire de la maison.
Marina Bastarache : Full!
Félix-Antoine Tremblay : Bien pour moi aussi, il y avait quelque chose de ça, de voir comment mes murs sont faits, de qui a construit ça, comment la personne a construit ça.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:27:29] C'est touchant quand même, c’est vrai. Tu ouvres le mur, il y a de la petite laine dedans, il y a quelqu'un qui a mis ça.
Félix-Antoine Tremblay : [00:27:32] Oui, du crin de cheval.
Marina Bastarache : [00:27:33] Lou, justement quand on a construit la maison, il m'a dit « eille en dessous d'une des marches d'escalier, on pourrait laisser un mot. Comme ça, si jamais il y a quelqu'un… »
Félix-Antoine Tremblay : [00:27:38] On l’a fait aussi!
Marina Bastarache : Ah oui!
Félix-Antoine Tremblay : L’as-tu fait?
Marina Bastarache : Je sais plus si on l’a fait.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:27:40] Mais tsé, c'est cute là, tu comprends? Adorable ou quoi.
Marina Bastarache : Je suis comme « ah… »
Félix-Antoine Tremblay : [00:27:47] Bien, on laisse un peu des traces de. Tsé, il y a quelque chose de tellement émotif dans l'achat d'une maison, dans la rénovation d’une maison.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:27:52] Dans la vente aussi.
Félix-Antoine Tremblay : [00:27:53] Oui. Puis un condo, peu importe, là, tsé, il y a quelque chose d'émotif. Tu choisis d'habiter là. À un moment donné, tu habites plus là. Il y a des gens qui vont avoir des enfants là, qui vont vivre leurs joies, leurs peines, leurs deuils là-dedans. Il y a quelque chose de très, très émotif pour moi dans « habiter une maison ». Puis je pense qu’il faut respecter, bien dans le cas où moi c'était un duplex de 1900, il faut respecter l'histoire de la maison qu'on s'approprie, tsé.
Marina Bastarache : [00:28:18] Bien, ça va faire aussi que le design va fitter.
Félix-Antoine Tremblay : Tout à fait.
Marina Bastarache : Tsé dans le sens, si tu as une maison de 1900, tu peux pas faire quelque chose comme si elle était 100 % neuve.
Félix-Antoine Tremblay : Non.
Marina Bastarache : [00:28:25] Tsé, il y a des trucs qui vont rester, même si tu refais la toiture.
Félix-Antoine Tremblay : [00:28:28] Puis volontairement aussi. Tsé, moi, j'ai choisi de garder des affaires, des poutres. Tsé, on construit plus les maisons comme ça, avec des poutres de douze pouces empilées comme ça. Tsé, moi.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:28:37] Par choix là.
Félix-Antoine Tremblay : [00:28:38] Bien à tout prix. Il faut voir ça, là. Il y a quelqu'un, il y a un monsieur tout seul probablement qui a mis ça de ses blanches mains en 1900 avec des clous.
Marina Bastarache : [00:28:46] Et on se rappelle que nous, on ne peut pas mettre d'ancrages, on n’est pas capables. Tablette, rouleau de papier de toilette : pas capable.
Félix-Antoine Tremblay : [00:28:52] Je veux rien savoir.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:28:53] Qu'est-ce que tu dirais à quelqu'un qui veut s'embarquer là‑dedans, toi qui est notre pro autour de la table?
Félix-Antoine Tremblay : [00:28:56] Bien, tu veux-tu ma réponse émotive ou ma réponse pragmatique.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:29:01] Qu'est-ce tu en penses? Émotive, please, pour commencer.
Félix-Antoine Tremblay : [00:29:03] Bien, foncez, foncez, foncez, foncez, faites-le.
Anne-Élisabeth Bossé : Go, go, go! Vraiment.
Félix-Antoine Tremblay : Hésitez pas! Même si… tsé, je t'écoutais aussi. Même si vous pensez qu'à un moment donné c'est irréalisable, commencez à envisager le réalisable, puis faire les choses pour que ça arrive. Puis là, j'ai l'air, tsé, genre on dirait que je suis le Dalaï-lama.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:29:18] Non, arrête, c'est inspirant là!
Marina Bastarache : Non, mais c’est vrai, c’est ça!
Félix-Antoine Tremblay : [00:29:19] Non, mais c'est vraiment ça, tsé. Puis le faire aussi à la hauteur de ce qu'on est capable de faire. Puis pour moi, tsé prendre soin de son espace, puis l'embellir, puis l'améliorer et puis se sentir bien dedans, c’est pas nécessairement acheter et puis flipper une maison. Ça peut être juste peinturer sa cuisine, puis changer les poignées, puis faire des petites affaires qui font que ça donne de la valeur. Ça encadre ton quotidien de positif, puis de quelque chose qui t'inspire.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:29:43] Mais notre maison, c'est nous aussi.
Félix-Antoine Tremblay : [00:29:44] Oui, c'est ça exactement. Puis ma réponse pragmatique, ça serait : il faut pas d'orgueil. Il faut pas d'orgueil, autant dans le chemin où il faut que tu prennes des décisions et que tu laisses tomber certaines affaires. À un moment donné, quand tu as des idées, tu as une idée dans la tête de ta chambre le walk-in, il va être là, puis ça, la porte va être là, puis la fenêtre va être de même. Puis quelqu'un dit « non, mauvaise idée », puis que tu as ça dans ta tête, il faut que tu lâches prise puis que tu fasses « Parfait. Je vais vraiment m’en remettre aux autorités compétentes ».
Anne-Élisabeth Bossé : [00:30:12] Parce que tu vas te rendre compte que ta porte elle ouvre dans le mur. Il y a quelque chose que tu as pas vu venir, là.
Félix-Antoine Tremblay : Exactement!
Anne-Élisabeth Bossé : Ah bien, je peux pas ouvrir mon garde-robe.
Félix-Antoine Tremblay : [00:30:18] Oui, je dirais il faut du lâcher-prise. Bien c'est encore émotif, mais qu'est-ce que tu veux.
Marina Bastarache : [00:30:22] Bien oui, mais pour une construction neuve là, moi un grand conseil que j'avais reçu et que je donnerais à tout le monde. En fait, deux grands conseils. Numéro un, tu penses que ça va coûter X, ça coûte jamais X. Il faut budgéter 5 à 10 % quasiment de plus. C'est comme, ayez ça dans vos coffres en stand-by. C'est un fait. Ça prend du temps. Ça prend du temps. Tsé, moi au début, je me disais bien si entre sur plan, par exemple un condo neuf, sur plan puis une fois construit, ça prend tant de valeur que ça, pourquoi c'est pas tout le monde qui fait construire, tsé?
Anne-Élisabeth Bossé : Bien oui?
Marina Bastarache : Bien, c'est qu’il faut que tu aies de la liquidité pendant la construction, pendant que tu habites ailleurs. De un. Fait qu’au niveau de l'argent. Puis ça prend du temps.
Anne-Élisabeth Bossé : Il faut que tu tolères.
Marina Bastarache : Il faut que tu ailles gérer ton projet. Tsé, surtout une construction de maison, une autoconstruction, c'est il faut que tu sois là. Tsé je veux dire, moi des fois je me disais « Mais j'avais donc bien du temps avant de construire une maison ». Je passe tellement plein de temps.
Anne-Élisabeth Bossé : Plein de décisions tout le temps.
Marina Bastarache : [00:31:16] C’est des décisions, des appels, des soumissions, des courriels, il faut que tu ailles sur le chantier, du remagasinage parce que tu as oublié ça. Tsé, c'est comme, c'est tellement de temps. Mais moi, je trouve que ça en vaut la peine, vraiment.
Félix-Antoine Tremblay : Moi aussi.
Anne-Élisabeth Bossé : Mais je rajouterais : il faut que ça te tente.
Marina Bastarache : Il faut que ça te tente.
Félix-Antoine Tremblay : Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : Fais pas ça pour faire plaisir à quelqu'un.
Marina Bastarache : [00:31:32] Non, c'est ça. C'est des gros projets. Mais comme je te dis, je pense que nous deux, on se retrouve très, très bien là-dedans. Mais temps, argent, puis il faut que ça te tente, je pense que c'est trois, admettons, pour une construction complète de maison, ce serait les trois bases, là. Admettons.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:31:49] Hum! Moi, je pense qu'une de mes difficultés à parler de ça, c'est qu'il y a quelque chose où ça amène énormément de maturité. Puis je pense que devenir adulte, c'est pas évident pour tout le monde. Est-ce que vous considérez qu'il y a un avant, après achat en termes de feeling d'être un adulte, ou pas vraiment?
Marina Bastarache : Moi oui, honnêtement. Je me sens plus alerte, plus aiguisée. Tsé, c'était tellement un domaine que je connaissais pas que, là, on dirait que je suis plus confiante. Tsé, fait que ça amène des belles choses en moi, j'ai l'impression.
Anne-Élisabeth Bossé : Tu te surprends.
Marina Bastarache : [00:32:17] Je suis fière. Mon Dieu, je suis donc bien fière. La fille qui est pas capable de poser une tablette, câline, elle a construit sa maison. Puis elle est en train d’en flipper une autre. C'est écœurant, là, tsé. Ça fait que tout ça, je trouve que oui, ça amène ce… Tsé, je suis comme OK, je suis une femme, je suis une adulte, tsé. Je suis plus… même si j'ai mon petit cœur de gamine, bien tsé, je sais pas. Moi, ça me donne cette impression.
Félix-Antoine Tremblay : [00:32:36] Moi aussi. Il y a quelque chose, vraiment, qui relève de la confiance en soi. Tsé, il y a un côté très entrepreneurial à s'embarquer dans cette affaire-là. Puis si je me ramène, admettons, à mon 23 ans quand, admettons, je commençais à économiser en vue d'acheter mon premier condo, il y a quelque chose qui est… Oui, j'ai pogné quelque chose. J'ai pogné quelque chose de très structuré, de déterminé, de fonceur, de frondeur, d'un peu arrogant même, de faire comme.
Anne-Élisabeth Bossé : Faire confiance, go!
Félix-Antoine Tremblay : [00:33:04] Oui, puis tsé, les gens autour qui sont comment « voyons ». Tsé, je veux dire, j'avais pas le même rythme de vie que certains de mes amis, évidemment, parce que moi, j'avais un objectif. Tsé, ma mère me disait quand j'étais petit « Quand tu as une idée dans la tête, tu l'as pas dans le cul », bien, c’est encore ce que je garde.
Marina Bastarache : [00:33:16] Je me suis tellement fait dire ça aussi!
Félix-Antoine Tremblay : [00:33:16] C'est exactement ça.
Anne-Élisabeth Bossé : Mon Dieu! Vous êtes vraiment, OK, vous êtes vraiment de la même parenté.
Félix-Antoine Tremblay : [00:33:19] Exactement le genre de phrase que je me répète dans ce genre d'affaires là. Puis oui, je pense que j'ai pogné une coche d'assise puis de maturité avec ce projet-là.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:33:30] In a good way, là.
Félix-Antoine Tremblay : [00:33:32] Oui, oui, 100 %.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:33:33] Et pas : je croule sous les responsabilités financières, ça m'envahit. Au contraire, je suis fier de moi, puis je m'épanouis là-dedans.
Félix-Antoine Tremblay : [00:33:38] Vraiment. Je suis vraiment fier de moi.
Marina Bastarache : [00:33:40] Et toi, Anne-Éli?
Félix-Antoine Tremblay : [00:33:41] Là, tu nous regardes, tu es comme « Ah OK, oui »?
Anne-Élisabeth Bossé : [00:33:43] Non, mais moi aussi je suis fière de moi. Moi aussi, c’est vraiment pas naturel chez moi en plus, et puis ça me fait pas les papillons que ça vous fait. Mais c'est ça, l'anticipation du bonheur et le ratio anxiété que ça me crée, moi je suis pas gagnante. Mais, je fonce quand même parce que je veux me dépasser, puis je veux sortir de ma zone de confort, puis je trouve ça important dans la vie. Mais, c'est pas de tout repos. C'est pas… c'est ça. C'est moins.
Félix-Antoine Tremblay : C’est intéressant.
Anne-Élisabeth Bossé : Oui, mais je le fais quand même. Puis oui, il y a de la fierté.
Félix-Antoine Tremblay : [00:34:09] Moi, est-ce que je peux corroborer un compliment qui a été fait tantôt?
Anne-Élisabeth Bossé : [00:34:12] Zip, zap.
Félix-Antoine Tremblay : [00:34:13] C'est vrai que tes sourcils sont super beaux.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:34:15] De ma-gni-fiques sourcils!
Félix-Antoine Tremblay : [00:34:16] Je me suis perdu dans la perfection de tes sourcils.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:34:19] Combien de fois j'ai perdu le fil parce que je regardais les sourcils.
Marina Bastarache : [00:34:21] OK, vous me niaisez, là!
Félix-Antoine Tremblay : [00:34:22] Je te jure! C'est vraiment bien peigné. C'est droit, droit, droit. C’est fourni.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:34:24] C'est beau, c'est beau.
Marina Bastarache : [00:34:24] Je me suis forcée à matin, là.
Félix-Antoine Tremblay : Ça te va bien.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:34:27] Est-ce que c'est la personne à qui tu voulais rendre hommage, la maquilleuse? Non, OK. En terminant, c’est ça, je demande tout le temps ça à la fin des balados, si l'invité aimerait rendre hommage à quelqu'un. Des fois oui, des fois non. Il y a-tu quelqu'un.
Marina Bastarache : [00:34:38] Honnêtement, oui. La personne qui nous a le plus aidés dans notre construction de maison, et encore une fois, là dans notre réno de maison qui commence là, c'est le père de mon chum : Louis Tremblay. Qui est architecte retraité, qui est un passionné, qui a enseigné toute sa vie, qui veut nous enseigner, qui nous dit « Ah vos rénos, c'est le mois d'avril, puis mai, parfait. C'est déjà bloqué dans mon agenda, je suis avec vous tous les jours ». Mais, il va être là à tous les jours, tu comprends-tu?
Anne-Élisabeth Bossé : [00:35:03] Vous êtes chanceux, chanceux.
Marina Bastarache : [00:35:05] Chanceux? Tsé comme, je lui dis tout le temps : merci, merci, merci. Mais, je sais pas s'il sait à quel point je lui dis, tsé, merci.
Anne-Élisabeth Bossé : Ah bien, mon Dieu, j'espère qu'il va écouter ça. Ah bien merci. Merci Marina, merci Félix-Antoine.
Félix-Antoine Tremblay : [00:35:16] Un grand bonheur.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:35:16] Honnêtement, ça m'a tellement fait du bien cette discussion-là, et puis ça m'a enlevé plein d’insécurités et plein de peurs irrationnelles.
Marina Bastarache : [00:35:22] Fait que c’est pour quand, ta prochaine maison?
Anne-Élisabeth Bossé : Je pense que je vais acheter ici. Parce que je suis bien.
Félix-Antoine Tremblay : [00:35:26] Oui, mais ça t’irait bien. Beaux murs de béton.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:35:28] Moi, je peux vivre ici, là, j'ai tout ce qu'il me faut.
Félix-Antoine Tremblay : [00:35:31] Pour vrai, tout petit. Oui.
Anne-Élisabeth Bossé : [00:35:32] Vous restez à souper?
Félix-Antoine Tremblay : [00:35:33] Bien oui, avec plaisir! Qu’est-ce qu'on mange? Des petites pattes au pesto, quoi?
[00:35:39 Projet en habitation : avant de vous lancer…]
FIN DE TRANSCRIPTION